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TER Azur: la SNCF une nouvelle fois seule en lice pour l'ouverture à la concurrence

La circulation des trains interrompue depuis mardi entre Lyon et Saint-Etienne, la ligne TER la plus fréquentée de France, en raison d'un glissement de terrain dû aux intempéries, a partiellement repris

La circulation des trains interrompue depuis mardi entre Lyon et Saint-Etienne, la ligne TER la plus fréquentée de France, en raison d'un glissement de terrain dû aux intempéries, a partiellement repris - JOEL SAGET © 2019 AFP

La région Provence-Alpes-Côte d'Azur a ouvert deux lots aux concurrents de la SNCF. Si les opérateurs privés se montrent intéressés, la SNCF est désormais le seul candidat pour l'un d'entre eux.

Sur les lignes régionales (TER), la concurrence est autorisée depuis décembre 2019 et les appels d'offres se sont multipliés: notamment pour les régions PACA, Grand-Est et Hauts-de-France. Mais pour le moment, la SNCF reste en position de force.

La société nationale avait prévenu qu'elle aurait "une attitude conquérente" pour chaque appel d'offre. Une position qui s'illustre en région en Provence-Alpes-Côte d'Azur (TER Sud) où deux lots sont ouverts. Les contrats prévus représentent un montant de 1,78 milliard d'euros, sur une durée de dix ans.

Celui couvrant la ligne transversale Les Arcs/Draguignan-Nice-Vintimille et sa perpendiculaire Cannes-Grasse et Nice-Breil-Tende a bien intéressé des opérateurs alternatifs mais au final, la SNCF est aujourd'hui seule en lice.

Barre très haut

"Nous avions plusieurs candidats mais nous avons mis la barre très haut, tellement haut que les autres n’ont pas pu suivre. Et la SNCF, elle, a pu", a ainsi déclaré au journal Nice-Matin Renaud Muselier, le président de la région.

Il faut dire qu'outre l'exploitation de la ligne, le lot comprend la construction d’un centre de maintenance à Nice Saint-Roch. L'exploitation par la concurrence de cette liaison pourra débuter à partir de décembre 2024.

Sur l'autre lot, à savoir la juteuse ligne Marseille-Toulon-Nice, Renaud Muselier indique avoir reçu plusieurs manifestations d'intérêt proposant des offres "canonissimes" sans en donner le détail. Sur cette liaison, la concurrence pourra se lancer en 2025 pour dix années également.

Près de 100.000 voyageurs par jour

La concurrence dans la région est pourtant attendue de pied ferme par la population, notamment les salariés. L'exploitation souffre en effet de dysfonctionnements récurrents et Provence-Alpes-Côte d'Azur est une des régions où les trains sont les moins ponctuels.

Selon la dernière étude de l'UFC Que Choisir sur la qualité de services des TER, seulement 76% des trains circulant dans la région sont arrivés avec moins de 5 minutes de retard en 2019 contre 87% en Bretagne par exemple et une moyenne nationale de 81%.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur le service TER représente: 146 gares et points d’arrêts, 700 TER par jour, et près de 40 millions de voyageurs par an soit près de 100.000 voyageurs par jour.

Ce n'est pas la première fois que la SNCF se retrouve seule suite à un appel d'offre notamment sur les lignes Intercités.Entre les conditions imposées par les régions et la force de frappe de la SNCF, la concurrence est contrainte de jeter l'éponge.

On l'a vu pour les lignes Intercités Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux sous la tutelle de l'Etat pour lequelles la SNCF était la seule candidate après le renoncement de trois candidats alternatifs (Transdev, Eurorail et Arriva). Conséquence, l'appel d'offres a été déclaré "sans suite" et reporté à des temps meilleurs.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business