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Record historique dans l'aérien: les Français aussi reprennent massivement l'avion

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Si le nombre de passagers devrait établir un nouveau record de cinq milliards de passagers au niveau mondial, les Français plébiscitent les destinations lointaines avec des fréquentations qui ont pour la plupart dépassés leurs niveaux d'avant-Covid.

Un record historique dans l’aérien. Quatre ans après le Covid, le secteur va connaître la meilleure année de son histoire avec près de cinq milliards de passagers dans le monde. Bien loin du "monde d'après" imaginé pendant que la crise sanitaire avec des gens qui devaient moins voyager, éviter de prendre l’avion, être plus soucieux de la planète, l'aérien a certes connu un trou d'air, mais dorénavant tous les signaux sont au vert.

Près de cinq milliards de passagers en 2024 (500 millions de plus qu’en 2019), selon l'IATA, un chiffre d’affaires qui devrait frôler 1.000 milliards de dollars, un bénéfice jamais vu de plus de 30 milliards... La page du Covid semble définitivement tournée.

Le nombre de passagers au niveau mondial devrait dépasser de près de 500 millions cette année le niveau de 2019.
Le nombre de passagers au niveau mondial devrait dépasser de près de 500 millions cette année le niveau de 2019. © BFMTV

En France aussi, le secteur redécolle. Si dans les sondages d’opinion, les Français disent vouloir moins prendre l’avion, ce n’est pas tout à fait ce que disent les statistiques du ministère de la Transition écologique.

Il faut distinguer les vols intérieurs des vols internationaux. Sur les destinations en France, on n’a pas retrouvé le niveau de 2019. Sur le cumul annuel entre mai 2023 et avril 2024, le trafic intérieur est à 79,2% de son niveau d'avant-Covid.

En revanche sur le trafic international on a dépassé sur la période le niveau d’avant-Covid (100,6% de son niveau de 2019) avec 42,5 millions de voyageurs en cumul sur un an.

Le trafic international a dépassé son niveau de 2019 en France.
Le trafic international a dépassé son niveau de 2019 en France. © BFMTV

Il y a un effet prix: les vols intérieurs ont subi une hausse de 21% sur un an contre une baisse de 2,7% sur les long-courriers.

Mais il y a surtout une envie d’évasion et de voyage. Les destinations en plus forte hausse.

Certaines destinations crèvent le plafond par rapport à 2019 comme la Turquie (+44%), le Canada (+40%) ou le Maroc (+24%). À l'exception de l'Asie (-35% vers la Chine, -32,5% vers le Japon) et de quelques destinations européennes (-30% vers l'Allemagne, -7% vers le Royaume-Uni), toutes les liaisons internationales au départ de la France ont dépassé leur niveau de fréquentation d'avant-Covid.

Les quatre destinations qui ont le plus augmenté depuis l'avant-Covid.
Les quatre destinations qui ont le plus augmenté depuis l'avant-Covid. © BFMTV

Un regain d'activité qui donne des ailes aux compagnies low-cost long-courrier. Mises en sommeil durant la période de crise, des compagnies comme l'américaine JetBlue ou ou l’européenne Norse Atlantic (ex-Norwegian) proposent à nouveau des transatlantiques à des prix très bas.

Des Paris-Miami ou des Paris-New York à moins de 220 euros l’aller, voire des giga-promos ponctuelles avec du 99 euros le billet en dernière minute.

A ce prix-là évidemment, aucune compagnie n’est rentable, mais elles veulent croire qu’avec l’explosion du trafic dans les années à venir elles finiront par atteindre le point mort et faire des bénéfices. Quatre ans après le Covid, le secteur a retrouvé ses passagers et son optimisme.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco