Pollution: la justice interdit à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol de réduire le nombre de vols

Le volontarisme écologique dans l'aérien du gouvernement néerlandais et de l'aéroport international d'Amsterdam-Schiphol connaît son premier coup d'arrêt.
Un tribunal s'est en effet opposé mercredi au plan gouvernemental de réduire dès cette année le nombre de vols à Schiphol, l'un des plus grands hubs d'Europe, pour limiter les émissions de CO2 et les nuisances sonores.
Ce plan prévoit de faire passer de 500.000 à 460.000 par an le nombre de vols en 2023-2024.
De grandes compagnies aériennes, dont le néerlandais KLM, Delta et EasyJet, avaient saisi la justice en mars. Le tribunal de Haarlem leur a donné raison estimant que l'exécutif "n'avait pas suivi la bonne procédure" et enfreint les règles de l'Union européenne sur la consultation des parties prenantes, dont les compagnies aériennes.
"Cela signifie qu'en conséquence de cette décision, Schiphol ne peut pas réduire le nombre maximum de vols à 460.000 pour la saison à venir", a déclaré le tribunal dans un communiqué.
KLM dénonce une approche unilatérale
Il a toutefois estimé que La Haye avait bien suivi les règles dans un autre volet de son projet, qui consiste à réduire le nombre de vols à 440.000 par an d'ici 2025.
Greenpeace s'est dit "bien sûr déçu". "Le grand pollueur KLM porte ainsi une gifle aux riverains, au climat et au gouvernement qui a sauvé l'entreprise de la faillite". KLM a bénéficié d'une aide de La Haye pendant la pandémie de Covid-19 pour faire face à la chute du nombre de passagers.
Reste à savoir si les dernières mesures de réductions des émissions de CO2 et des nuisances sonores annoncées par l'opérateur de Schiphol il y a quelques jours ne vont pas connaître le même sort.
L'aéroport a en effet l'intention d'interdire d'ici 2025/2026 les vols entre 00h00 et 06h00 et les atterrissages entre minuit et 05h00. Il renonce par ailleurs à la possibilité d'une piste de décollage et d'atterrissage supplémentaire et va interdire les jets privés sur ses pistes.
Autant de restrictions qui ulcèrent une nouvelle fois les acteurs aériens, notamment KLM la compagnie nationale batave qui est le premier client de Schiphol.
"Nous sommes étonnés que Schiphol présente unilatéralement des propositions qui auront des conséquences considérables pour les compagnies aériennes, sans impliquer les acteurs de l'industrie dans ce processus. Seule une approche collaborative à l'échelle du secteur peut permettre à l'industrie aéronautique d'atteindre un équilibre entre son environnement et le climat" peut-on lire dans un communiqué.