Les jeunes Français sont les plus critiques du transport en avion mais sont de plus en plus nombreux à l'utiliser

Si les jeunes ont une conscience environnementale forte, les actes ne suivent pas toujours la pensée. Très critique envers l'aérien, accusé de participer fortement au réchauffement climatique, les moins de 35 ans disent recourrir de plus en plus à des modes de transports propres comme le train.
Selon un sondage* mené par l'Ifop et le cabinet Sia pour la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers, l'Union Française des aéroports, ils sont un tiers à se dire plus sensibles aux critiques pouvant être émises sur le fait de prendre l’avion.
Une autre étude un peu plus ancienne (2023) montrait que 12% des Français qui ont déjà pris l’avion dans leur vie déclarent ressentir de la honte lorsqu’ils utilisent ce moyen de transport.
Mais dans les faits, les moins de 35 ans sont de plus en plus nombreux à utiliser ce mode de déplacement. Ils représentent désormais 46% des passagers, soit 8 points de plus entre 2016 et 2024.
La progression est flagrante chez les 15-24 ans qui représentaient l'an passé 19% des passagers contre 13% en 2016.
Un quart de la population mais presque la motié du trafic
"Là où ils représentent un quart de la population française, les moins de 35 ans représentent près de la moitié du trafic", résume l'étude.
Si le paradoxe est évident, il s'explique néanmoins par la démocratisation des voyages lointains. Ainsi, au global, à peine un cinquième des voyageurs affirment utiliser l'avion pour des voyages internes à l’hexagone. "En effet, pour 57% des interrogés, l’avion reste souvent la seule solution pour atteindre certaines distances", peut-on lire.
D'ailleurs, "les Français qui prennent l’avion ou souhaitent le prendre se montrent prêts à adapter leurs comportements pour limiter leur impact: ne prendre l’avion que pour des destinations lointaines (79%), privilégier les compagnies plus vertueuses (75%), limiter les séjours courts et voyager plus léger (69%), voire renoncer à certains voyages de loisir (63%)".
Dans le même temps, ils se montrent confiants (à 70%) dans la capacité du secteur à accélérer sa décarbonation grâce à des appareils plus sobres ou encore l'utilisation de carburants plus propres comme les SAF.
*Enquête menée par l'Ifop auprès d’un échantillon de 3.995 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les interviews en France métropolitaine ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne en mai 2025.