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Le Royaume-Uni va rouvrir l'aéroport de Manston à 120 kilomètres de Londres

Vua érienne de camions stationnés sur le tarmac de l'aéroport de Manston (sud-est de l'Angleterre), après la fermeture de la frontière française, le 22 décembre 2020

Vua érienne de camions stationnés sur le tarmac de l'aéroport de Manston (sud-est de l'Angleterre), après la fermeture de la frontière française, le 22 décembre 2020 - William EDWARDS © 2019 AFP

Son nouveau propriétaire entend y développer des activités de fret mais aussi passagers. Les compagnies low cost EasyJet et Ryanair se disent intéressées malgré la distance avec la capitale anglaise.

Londres est doté de 6 aéroports dont certains sont très éloignés du centre-ville. Et un septième va voir le jour puisque le gouvernement vient de donner son feu vert à la réouverture et au développement de l'aéroport de Manston... dans le Kent près de Canterbury.

Ancienne base de la Royal Air Force, transformé en aérodrome civil en 1989, fermé en 2014, puis transformé en parking à camions, l'aéroport est désormais la propriété de RiverOak Strategic Partners (RSP) qui compte investir 500 millions de livres soit presque 600 millions d'euros pour y développer les activités (à ajouter aux 16 millions de livres pour son rachat).

Le premier enjeu est d'y faire une plateforme de fret mais pour Tony Freudmann, directeur de RSP, l'objectif est bien d'y faire revenir des compagnies aériennes pour des vols internationaux. A terme, un Paris-Londres pourrait donc vous faire atterrir à Manston qui se situe à... 120 kilomètres de la capitale.

Profiter de créneaux de vols avant 7h du matin

Mais pour le responsable, les compagnies, notamment low cost, ont tout intérêt à opérer depuis Manston. Il affirme d'ailleurs que des pourparlers sont déjà en cours avec plusieurs d'entre elles: KLM, easyJet et Rynanair.

Sur KentOnline, il explique: "Au vu de l'évolution du marché des passagers, nous sommes convaincus que nous pouvons persuader un ou plusieurs transporteurs à bas prix de baser leurs avions ici". A condition d'y maintenir un volume de rotations suffisant.

"Cela ne fonctionnera pas s'ils n'arrivent qu'une fois par jour parce que ce n'est pas viable. S'ils basent trois ou quatre avions à Manston, nous aurons des rotations trois ou quatre fois par jour, comme ils l'ont fait à Southend" qui est à 60 kilomètres de Londres, explique-t-il.

"Cela couvrira nos coûts et attirera des passagers dans le terminal toute la journée et tous les jours. Nous rétablirons le service biquotidien de KLM vers Amsterdam Schiphol que nous avions auparavant et qui donnera aux hommes d'affaires en particulier un accès à presque partout dans le monde" poursuit-il.

Début des travaux l'an prochain

Côté low cost, "si vous prenez des opérateurs comme Ryanair et EasyJet, leur problème est qu'à Gatwick, Luton et Stansted (3 des 6 aéroports londoniens avec Heathrow, Stansted et Southend, NDLR), il n'y a plus de créneaux entre 6h et 7h. Si vous ne pouvez pas décoller avant 7h du matin, cela compromet l'efficacité de la journée ; alors ils basent leurs avions à Southend, il en sera de même à Manston" avance Tony Freudmann. De quoi viser "en particulier les hommes d'affaires qui n'aiment pas Heathrow. Nous sommes convaincus que cela fonctionnera à nouveau".

Les travaux dans l'aéroport vont débuter l'an prochain avec l'ambition de faire partir les opérations de fret en 2025. Le lancement réussi de ces opérations est d'ailleurs la condition sine qua non pour faire revenir les compagnies estime le dirigeant.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business