La Cérémonie des JO 2024 pourrait faire perdre plus de blé que prévu

Du 17 au 27 juillet, les organisateurs de Jeux Olympiques ont décidé d'interdire la navigation sur la Seine pour la cérémonie d'ouverture à Paris. La Seine n'est pas seulement un fleuve destiné à faire découvrir Paris sur des Bateaux-Mouche. C'est surtout un axe de circulation par lequel transitent chaque année 22 millions de tonnes de marchandises, notamment des céréales.
Durant l'été, deux tiers des bateaux qui utilisent la Seine transportent vers Rouen 700.000 tonnes de céréales. En juillet, les agriculteurs sont en pleine moisson et il est impossible de décaler les récoltes pour s'adapter aux contraintes imposées par les JO 2024. Avant la cérémonie d'ouverture, la Seine sera totalement fermée durant sept jours. Une problématique que les organisateurs et les autorités ont tout simplement oublié de prendre en compte.
"Nous avons tenté pendant plusieurs mois d'en parler avec les organisateurs. Ils nous ont au départ indiquer que si l'été est chaud, les récoltes pourraient se faire plus tôt", se désole sur BFM Business Jean-François Lepy, secrétaire général d'Intercéréales et directeur général de Soufflet Négoce.
Modifier le mode de transport?
Ces restrictions risquent d'avoir de fâcheuses répercussions à l'export affirme Jean-François Lepy en rappelant que "cet axe Seine est une colonne vertébrale des exports".
"On produit en France entre 65 et 70 millions tonnes de céréales. Environ 35 millions sont exportés et un quart de ces exports part vers des pays tiers par voie maritime et le port de Rouen est le principal port des exportations françaises".
La solution d'utiliser le train ou les camions a été étudiée, mais, selon Jean-François Lepy, il est impossible de modifier le mode de transport dans un délai si court. Une péniche transporte 1500 tonnes, soit une cinquantaine de camions et à peine moins de wagons.
"Le ferroviaire a besoin d'être anticipé entre 18 mois et deux ans à l'avance et aujourd'hui, les entreprises ferroviaires sont à saturation de leurs moyens. Le phénomène est le même pour les transports routiers avec en plus une pénurie de chauffeurs", indique Jean-François Lepy en rappelant qu'il faudrait trouver 70.000 camions.
Hier, 21 décembre, lors d'une rencontre avec le préfet d'Ile-de-France, les professionnels ont demandé d'aménager des créneaux de quelques heures pour acheminer les marchandises lors des sept jours de fermeture totale.
"On nous a répondu que la question allait être posée, mais on nous a confirmé qu'il sera possible de naviguer après les épreuves entre 11 heures du matin et deux heures du matin".
