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Inflation: la SNCF propose aux cheminots une revalorisation salariale de 5,9% en moyenne

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L'opérateur a entamé ce mercredi les négociations annuelles obligatoires sur les salaires avant d'embrayer sur des tables-rondes dédiées aux contrôleurs et aux aiguilleurs.

La direction de la SNCF a proposé aux cheminots une revalorisation salariale de 5,9% en moyenne en 2023 à l'issue de négociations annuelles obligatoires capitales pour le groupe, touché par une grève assez peu suivie mercredi.

Le groupe ferroviaire a proposé une augmentation générale de 2% pour tous assortie d'une "revalorisation forfaitaire" de 600 euros bruts annuels, selon une source syndicale.

Avec la majoration de diverses primes (travail de nuit, dimanche, jours fériés) et le paiement de 75% de l'abonnement transport au lieu de 50% actuellement, la direction estime que la revalorisation salariale approche les 6% en moyenne.

Selon le DRH du groupe François Nogué, l'ensemble des mesures mises sur la table représentent un effort d'environ 600 millions d'euros.

"On a fait tout ce qu'on pouvait pour lever au maximum le contentieux salarial", a-t-il assuré, précisant que si les organisations syndicales refusaient de signer, les revalorisations seraient malgré tout appliquées avec la dégradation de certaines mesures annexes.

"Si les salaires augmentent trop, le prix des billets finira par augmenter aussi"

Mercredi, les syndicats n'avaient pas encore communiqué leur position concernant cette offre.

Interrogé par BFM Business, Didier Mathis, patron de l'UNSA-Ferroviaire (cadres) qui n'a pas appellé à la grève souligne qu'il s'agit d'une "première table ronde qui ne sera pas conclusive, c'est le début des négociations".

La CGT-Cheminots, SUD-Rail et la CFDT-Cheminots appelaient à la grève mercredi. Les trois syndicats demandent des mesures au moins à la hauteur de l'inflation (6,2% en novembre sur un an).

Cette grève de mercredi fait suite à trois journées de mobilisation sur la question des salaires, les 6 juillet, 29 septembre et 18 octobre. Une première augmentation avait été accordée à l'issue de la grève de juillet.

Jeudi dernier, le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou avait prévenu: "attention, si les salaires augmentent trop, le prix des billets finira par augmenter aussi".

Mais sans annonce claire d'augmentation générale des salaires, "la direction va compliquer les choses en termes de climat social", a prévenu Cédric Robert, secrétaire fédéral de la CGT-Cheminots.

Les contrôleurs et les aiguilleurs veulent des propositions dédiées

"Il y a un dialogue social à la SNCF qui (...) fonctionne bien", a ajouté Clément Beaune, appelant chacun à un compromis, "les Français ne comprendraient pas dans une période qui n'est pas facile, qui succède à deux Noël qui ont déjà été compliqués par la Covid, qu'on leur rajoute des complications".

Le climat est pourtant tendu, puisque les contrôleurs qui s'organisent au sein d'un collectif en dehors des syndicats menacent de faire grève les week-ends de Noël et du Nouvel An après un mouvement très suivi le week-end du 3 décembre. Ils seront reçus jeudi.

Les aiguilleurs doivent eux rencontrer la direction, vendredi. Ils réclament des recrutements et un salaire plus en adéquation avec leurs responsabilités.

Après une première menace de grève non mise à exécution le 25 mai, ils avaient obtenu le recrutement de 200 agents de circulation supplémentaires, une prime de 600 euros et une majoration temporaire de 20% de leur prime de travail pendant sept mois.

L'entreprise "n'a pas tenu ses engagements", estime cependant Erik Meyer de SUD-Rail. Un nouveau préavis de grève a donc été déposé, du 15 au 19 décembre, incluant le premier week-end des vacances de fin d'année.

La perspective de la réforme des retraites, qui devrait être présentée autour du 15 décembre par le gouvernement, chauffe en outre les syndicats à blanc.

"On sera vent debout contre cette réforme, comme nous l'avions été lors de la dernière séquence de 2019-2020", a insisté Cédric Robert, rappelant les 58 jours de grève qui avaient alors paralysé la SNCF.

Olivier Chicheportiche avec AFP