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"Des coûts démesurés": les professionnels du tourisme en colère contre les grèves à répétition des contrôleurs aériens

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37% des retards d'avions en Europe sont dus aux grèves des contrôleurs aériens français, selon Eurocontrol.

Trop c'est trop. La France est la championne du monde des grèves des contrôleurs aériens et 2024 ne déroge pas à la règle. Rien qu'en mai dernier, deux préavis ont été déposés, provoquant pour l'un d'entre eux 70% d'annulations de vols à Paris-Orly, et en avril, malgré un accord in extremis, les suppressions ont été très nombreuses.

Malgré la signature d'une "trêve olympique" avec le principal syndicat des aiguilleurs du ciel, d'autres organisations multiplient les mouvements, ici pour contester la réforme du secteur, là pour les effectifs.

Contrôleurs aériens : l'exemple de la SNCF - 25/04
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Ces grèves à répétition pèsent sur l'activité des aéroports, des compagnies aériennes et sur le tourisme français en général. Dans une lettre ouverte, le Syndicat des entreprises du tour operating (Seto), les Entreprises du Voyage (EdV) et la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) ne cachent pas leur colère.

"Ces grèves intempestives entraînent des annulations et des retards de vols massifs, engendrant des coûts démesurés pour le secteur du transport aérien, des agences de voyage et des tour-opérateurs et un surcroît de travail considérable pour gérer les perturbations et reprogrammer les voyages de nos clients", peut-on lire.

Un service minimum d'au moins 50% des vols

"Les conséquences des mouvements de grève récurrents actuels apparaissent disproportionnées, tant pour les passagers que les entreprises, alors que les secteurs aérien et du tourisme sortent fragilisés de la plus grande crise de leur histoire", regrettent les trois organismes signataires.

"Nous appelons les autorités compétentes à prendre des mesures fermes pour mettre fin à ces grèves à répétition et à maintenir en toutes circonstances sur les principaux aéroports français un service minimum préservant un niveau d’activité d’au moins 50% des vols."

Outre l'impact sur les clients, ces grèves ont "un impact négatif sur l'attractivité de la France comme destination touristique", s'inquiète le secteur.

"Le tourisme est un pilier essentiel de l'économie française, générant de nombreux emplois et d’importantes recettes fiscales. Les perturbations causées par les grèves des contrôleurs aériens nuisent gravement à la compétitivité du secteur touristique français et freinent la croissance économique du pays", peut-on lire.

Et d'exiger "la mise en place d’un mécanisme de compensation pour les frais induits supportés par les professionnels du secteur apparaît de plus légitime dans les circonstances actuelles".

Lors de son congrès annuel, la Fnam s'est félicitée de l'adoption de la loi dite Capo-Canellas qui permet une meilleure prévisibilité de l’impact des grèves dans la navigation aérienne sur les passagers et les compagnies aériennes.

Mais la fédération rappelle que la France a été en 2023 le principal contributeur aux retards ATC (dus aux grèves des contrôleurs aériens) en Europe à hauteur de 37%.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business