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Déplacements pros: la SNCF réfléchit à un "train de fonction" pour remplacer la voiture

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Le transporteur veut séduire les jeunes cadres sup de moins en moins attachés à la voiture avec une offre de bout-en-bout dédiée.

Si la SNCF se réjouit d'un retour en force du train avec notamment des ventes record cet été, un public stratégique manque à l'appel: les professionnels. La généralisation du télétravail a laissé des traces avec des réunions virtuelles plus nombreuses.

Malgré tout, l'opérateur entend adapter ses offres à ces clients très rentables et profiter également d'un rejet de plus en plus prononcé envers l'avion notamment chez les plus jeunes.

Selon le transporteur, de plus en plus d'entreprises interdisent l'avion si le train est une alternative pour des voyages allant jusqu'à 3 voire 4 heures, c'est deux heures de plus que la limite imposée par la loi Climat.

Outre son offre tarifaire en tant que telle pour les voyages professionnels (notamment à travers l'offre Business Première ou le forfait télétravail), la SNCF réfléchit également à un "train de fonction", formule que les entreprises pourraient offrir en 2024 à leurs employés à la place d'une voiture de fonction.

2,8 millions de voitures de fonction

Cette idée permettrait de "répondre aux enjeux du développement durable, tout en procurant des avantages comparables à la voiture de fonction", a relevé le directeur de TGV-Intercités, Alain Krakovitch.

"Cela reste encore à construire", a-t-il indiqué à l'AFP. Il envisage "une offre de bout en bout" qui permettrait, "probablement dans le cadre du crédit mobilité", d'allier transports publics -évidemment le train-, "mobilités douces" et location de voiture.

"Il y a énormément de voitures individuelles de fonction en France aujourd'hui, 2,8 millions", a-t-il expliqué. "Cela reste encore le principal avantage de mobilité qui est proposé par les entreprises à leurs collaborateurs."

"Je trouve intéressant de réfléchir à une alternative que l'on pourrait proposer aux entreprises qui souhaiteraient elles-mêmes pouvoir proposer à leurs cadres supérieurs d'autres solutions répondant mieux aux aspirations grandissantes d'une mobilité plus éco-responsable", a-t-il ajouté.

Des jeunes cadres qui ont de moins en moins le permis

"Les jeunes recrutés y seront sensibles, je pense. Plus généralement, les discussions avec ses grands comptes montrent que les cadres n'ont pas forcément le permis, trouvent la voiture de fonction peu pratique ou ne sont pas toujours à l'aise" avec l'idée d'avoir un véhicule professionnel, même hybride ou électrique, a-t-il remarqué.

Le service marketing de TGV-Intercités y travaille avec des entreprises clientes et des spécialistes du "BtoH" (les échanges entre employeurs et employés, comme Ticket Restaurant), a-t-il noté, envisageant un lancement, progressif, à partir de 2024.

Alain Krakovitch devait évoquer cette initiative mardi soir lors de la remise des "grands prix de l'écomobilité", récompensant les entreprises et agences de voyage ayant un contrat avec la SNCF qui ont les politiques de déplacements les plus vertueuses.

Ont été récompensés: La Caisse des Dépôts, QEnergy, le Crédit Mutuel, JCDecaux, BCD Travel et Somfy.

Olivier Chicheportiche avec AFP