"Ce ne sont pas les moins privilégiés": le ministre des Transports juge que les revendications des contrôleurs SNCF "ne sont pas légitimes"

Les revendications des contrôleurs, appelés à faire grève pour le pont du 8-Mai, ne sont "pas légitimes", a jugé ce vendredi le ministre des Transports Philippe Tabarot, estimant qu'ils n'étaient "pas les plus mal traités au sein de la SNCF".
"Il y a des personnels pour qui la tâche et la pénibilité sont beaucoup plus importantes que pour les contrôleurs qui ne sont pas les moins privilégiés", a estimé Philippe Tabarot, invité de la matinale de CNews.
Le ministre a appelé la direction et les syndicats à poursuivre le dialogue social pour trouver une solution d'ici la semaine du 5 mai. Les contrôleurs sont appelés à se mettre en grève par SUD-Rail ainsi qu'un influent collectif baptisé CNA (collectif national ASCT) les 9, 10 et 11 mai. La CGT-Cheminots a, elle, appelé à se mobiliser dès le 5 mai. Les revendications portent principalement sur les plannings, trop imprévisibles et modifiés à la dernière minute, selon les syndicats, mais aussi sur les primes de travail.
Les salariés de la SNCF bientôt privés de droit de grève 30 jours par an?
Ce mouvement social répond à "des raisons très internes" à la SNCF, d'après Philippe Tabarot.
"Ce ne sont pas des raisons qui me paraissent suffisantes pour pouvoir créer cette situation de chaos en France pour des week-ends familiaux si importants", a-t-il ajouté.
Le ministre est également revenu sur la proposition de loi qu'il a défendue en tant que sénateur LR, adoptée par le Sénat en avril 2024, mais dont l'examen n'a pas été poursuivi à l'Assemblée nationale. Elle prévoyait notamment un quota de 30 jours par an durant lesquels les personnels de transport seraient privés de leur droit de grève, avec une limite de 7 jours d'affilée par période d'interdiction.
"J'espère que le dialogue social et que la responsabilité des uns et des autres pourra permettre d'éviter cette grève", a souhaité Philippe Tabarot. "Mais si ce n'est pas le cas, (...) je ne vois pas comment on ne passerait pas autour de cette proposition de loi qui a été votée au Sénat, qui existe et qui, je l'espère, sera reprise par un certain nombre de parlementaires si on en a vraiment besoin et si le retour à la raison n'est plus de mise", a-t-il ensuite prévenu.