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Transports

Autoroute Roissy-Paris: la voie réservée aux taxis aussi ouverte aux VTC

Tensions entre taxis et VTC devant le Terminal 2D de Roissy-Charles-de-Gaulle.

Tensions entre taxis et VTC devant le Terminal 2D de Roissy-Charles-de-Gaulle. - DR

Les taxis avaient obtenu que les véhicules de tourisme avec chauffeur soient exclus de cette voie réservée, avant que, sur demande des VTC, sa création soit annulée par le juge administratif. Le préfet avait demandé, en référé, de la rétablir. Ce que le tribunal de Montreuil a fait, mais en l'ouvrant aux VTC.

Cette mesure risque de ne pas apaiser les tensions entre les véhicules de transport avec chauffeur (VTC) et les taxis. Selon une décision du juge des référés de Montreuil, les premiers peuvent aussi utiliser la voie de l'autoroute A1 réservée aux taxis et aux autobus entre l'aéroport de Roissy et Paris. La mise en service d'un segment de 5 kilomètres dans le sens Roissy-Paris exclusivement dédié aux taxis et autobus de 6h30 à 10 heures en semaine, hors période estivale, avait été décidée fin avril par un arrêté du préfet de la Seine-Saint-Denis dans l'objectif de leur faire gagner du temps.

Mais les VTC, exclus du dispositif et qui y voyaient un avantage concurrentiel indu pour les taxis, avaient demandé son annulation et obtenu gain de cause début juin, le tribunal administratif de Montreuil suspendant l'arrêté créant la voie.

Une voie réservée, mais que les VTC pourront emprunter

Le préfet et les taxis avaient alors demandé au juge des référés de Montreuil de revenir sur sa décision. Ce dernier a décidé jeudi de rétablir la voie réservée sur l'A1, tout en autorisant les VTC à l'emprunter. "Il s'agit d'une victoire collective pour le transport de particuliers", commente Benjamin Cardoso, fondateur de la société de VTC LeCab et président de la Fédération française du transport de personnes sur réservation (FFTPR), dans un communiqué. "L'interdiction pour les VTC de l'emprunter n'était motivée par aucun motif d'intérêt général et constituait une véritable distorsion de concurrence avec les taxis", estime-t-il. Pour Yves Weisselberger, directeur de SnapCar, autre société de VTC, cette décision "devrait en principe donner satisfaction à tout le monde, puisque les taxis qui voulaient une voie pour aller plus vite, l'ont, et les VTC qui voulaient une concurrence équilibrée, l'ont".

Le secrétariat d'Etat aux Transports avait indiqué mi-juin que le gouvernement formerait un pourvoi en cassation devant le Conseil d'Etat contre la décision du tribunal administratif de Montreuil mais cette procédure ne devrait pas aboutir avant plusieurs mois.

Réserver l'usage d'une voie aux bus et taxis devait leur permettre, selon les pouvoirs publics, de gagner 8 minutes sans pour autant rallonger le temps de parcours des automobilistes. Cette mesure est censée aller de pair avec la création d'un "forfait-taxi" pour les courses directes entre Paris et l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle qui doit entrer en vigueur en mars 2016.