Autoroute A69: Béchu assure "ce serait mentir" que de "laisser penser qu'on fera disparaître la voiture"

Le bras de fer entre les opposants à l'autoroute A69, reliant Toulouse à Castres et le gouvernement, se poursuit. Mardi soir, sur France info, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu appuie la nécessité de ce projet.
"On est dans un pays de 68 millions d'habitants où on a besoin de développer le rail, mais en même temps laisser penser qu'on fera disparaître la voiture sur le territoire, ce serait mentir aux gens", a déclaré le ministre.
Il ajoute que disposer d'un véhicule est une nécessité "pour assurer la mobilité, la liberté des gens."
"On est dans une hypocrisie totale"
Christophe Béchu rappelle que "pendant des années, on a baissé nos émissions en délocalisant au bout du monde. On est dans une hypocrisie totale". Désormais, "on a besoin de faire revenir des usines".
"Dans notre pays, notre trajectoire est de mettre le paquet sur le ferroviaire, sur les transports en commun, sur le plan vélo. 100 milliards d'euros ont été annoncés en février, mais pour autant, ce n'est pas la règle pour toutes les routes. On doit assumer d'avoir des projets routiers", estime le ministre.
Par cette position, Christophe Béchu rejoint celle du président PS du conseil départemental du Tarn, Christophe Ramond. Il estime que dans la région, les familles ont besoin d'une voiture ou deux au quotidien.
"Pas par passion de la bagnole, mais parce que dans nos territoires ruraux et montagneux, sevrés de transports en commun, avoir un véhicule est indispensable pour se déplacer".
Pour Christophe Ramond, l'autoroute est "une absolue nécessité pour le Tarn" et facteur de "désenclavement" du bassin de population de Castres-Mazamet.
Suspension temporaire des abattages d'arbres,
Le militant écologiste Thomas Brail et deux autres opposants ont suspendu mardi leur grève de la faim entamée il y a environ un mois, ainsi que leur grève de la soif commencée lundi après l'annonce de la suspension temporaire des abattages d'arbres, a-t-on appris auprès de leur association, le GNSA.
"Cette pause doit permettre un apaisement avant la réunion de vendredi", a souligné le ministère des Transports.
Une réunion est prévue vendredi avec le préfet d'Occitanie, le préfet du Tarn, des élus du territoire et des représentants des associations "concernées par le projet".
Plusieurs mouvements écologistes ont appelé à une nouvelle mobilisation pour le week-end des 21 et 22 octobre, sur le tracé de l'autoroute décriée. Un appel relayé par les Soulèvements de la terre.
