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Après une vague de critiques, la liaison aérienne entre Nice et Nîmes est abandonnée

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La compagnie L'Odyssée, marque commerciale du groupe Jet Airlines en partenariat avec Edeis (un gestionnaire de 17 aéroports régionaux), entendait proposer deux vols par semaine entre ces deux villes distantes de seulement 279 kilomètres.

Perçue comme une hérésie environnementale par certains élus et par les défenseurs de l'environnement, la liaison aérienne Nice-Nîmes ne verra pas le jour.

C'était l'idée de la compagnie L'Odyssée, marque commerciale du groupe Jet Airlines en partenariat avec Edeis (un gestionnaire de 17 aéroports régionaux) afin notamment de dynamiser les aéroports de la région et de faciliter les échanges. La compagnie souhaitait proposer deux vols par semaine (une heure de trajet) pendant la saison estivale avec des prix à partir de 75 et jusqu'à 175 euros.

Un projet qui a suscité une intense polémique. Cela va "à contre-sens de l’histoire et de ses impératifs écologiques, on vante la création de vols courts courriers à destination de Nice et de Barcelone. L’empreinte carbone pour de si courtes distances est considérable et à elle seule aurait dû alerter les décideurs", dénonçait ainsi Valérie Rouverand, la présidente du groupe Renaissance du département du Gard dans un communiqué.

"On va mettre une ligne aérienne alors que notre aéroport, qui est déjà un aéroport de centre-ville, pollue tous les Niçois. Rajouter une ligne pour un besoin aussi futile, c'est ridicule et c'est criminel", estimait Juliette Chesnel-Le Roux, conseillère municipale et métropolitaine de Nice.

Edeis a donc préféré jeter l'éponge. Dans un communiqué qui ne cite pas une seule fois la liaison décriée, le gestionnaire indique que: "dans un souci de gestion prudente des risques, et face à un contexte fiscal complexe, marqué notamment par la TSBA (la taxe sur les billets d'avion, NDLR), la société a choisi d’ajuster sa stratégie de développement. Elle maintient néanmoins une nouvelle desserte vers Ajaccio, confirmant sa volonté de s’inscrire dans la durée à Nîmes".

Pas de liaison directe en train

La liaison a néanmoins ses partisans puisqu'en train, aucun trajet direct n'est proposé. Il faut changer de train à Marseille ou à Valence avec un temps de parcours supérieur à 4 heures.

"Tout ne peut pas être pensé pour Paris. Les territoires ont des besoins d’interconnexion, tant pour des motifs de développement économique, que pour répondre aux besoins de déplacements des habitants de ces régions. Il y a des nécessités de proposer de nouvelles solutions de mobilité aérienne quand le ferroviaire n’est pas en mesure d'offrir des alternatives pertinentes", expliquait Martin Meyrier, directeur général concessions d’Edeis lors de l'annonce de ces lignes.

"Ces aéroports de proximité, avec moins de fréquences de vols, ont tous leur complémentarité avec le train, et ne sont pas en compétition", ajoutait Clément Pellistrandi, le fondateur de Jet Airlines.

Reste qu'au point de vue du bilan carbone, il n'y a pas photo. Selon le calculateur de l’Agence de la transition écologique (Ademe), un vol entre Nîmes et Nice se traduit, en moyenne, par l’émission de 60,5 kg de CO2 contre à peine plus de 1 kg de CO2 lorsque ce trajet est effectué en TGV, 3,31 kg avec un Intercités ou 10,2 kg en empruntant un TER. 

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business