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Aérien: cet été, à peine plus d'un passager sur deux est parti à l'heure depuis la France

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D'année en année, la ponctualité des vols se dégrade souligne le dernier bilan estival du spécialiste AirHelp. La hausse du trafic n'est pas la seule explication, notamment depuis Paris.

Comme prévu, les aéroports français ont fait le plein cet été, les Français ayant eu soif de vacances. Mais cette reprise du trafic s'est encore une fois accompagnée d'importants retards dans les aéroports français, notamment les plus fréquentés.

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Selon le dernier bilan estival du spécialiste des indemnités aériennes AirHelp, seulement 58% des 26 millions de voyageurs au départ des aéroports français, entre début juin et fin août, sont partis à l'heure.

Un taux qui se dégrade d'année en année puisqu'il était de 69% en 2019 et de 60% en 2022 pour un nombre de passagers assez équivalent (27,9 millions et 25 millions).

Nantes-Atlantique le plus ponctuel

C'est Roissy-Charles de Gaulle à Paris qui a souffert le plus de perturbations avec 51% des passagers qui ont décollé à l'heure cet été. Il faut dire que la plateforme est aussi la plus fréquentée de France avec plus de 9 millions de voyageurs entre juin et fin août.

A contrario, les aéroports de Nantes-Atlantique, Toulouse-Blagnac et Bordeaux-Merignac montent sur le podium de la ponctualité avec respectivement 73, 71 et 70% des passagers qui sont partis à l'heure.

AirHelp précise que c’est en juillet que les Français ont le plus voyagé avec plus de 58.500 vols réguliers et plus de 9 millions de passagers. Viennent ensuite le mois de juin avec 57.600 vols et plus de 8,8 millions de passagers puis août avec ses 51.600 vols et 8 millions de passagers.

Un vol sur deux part à l'heure depuis Paris-Charles de Gaulle

Ces perturbations ou retards, dus notamment à des pénuries de personnels dans le secteur de la sécurité ne touchent pas que les aéroports français. Selon Eurocontrol, presque la moitié des vols depuis le Vieux continent sont partis avec au moins 15 minutes de retard lors de la dernière semaine de juillet.

Mais selon l'organisme, la France est particulièrement touchée, avec encore une fois Roissy-CDG qui affiche selon lui un taux de ponctualité de 53,2% à fin juillet.

Si des raisons conjoncturelles expliquent ces performances médiocres, il faut aussi rappeler que la France est le pays le plus survolé d'Europe et héberge parmi les plus importants hubs aéroportuaires. Plus l'aéroport est grand, plus les effets en cascade des retards ou dysfonctionnements sont importants.

En juin, c'est ainsi London-Gatwick qui remportait la palme de l'aéroport le moins ponctuel avec plus de 54% des vols partis en retard d'au moins 15 minutes selon AirHelp.

Un contrôle aérien inadapté

Les spécialistes pointent également un contrôle aérien à Roissy inadapté au trafic. Un rapport du Sénat sur la question est d'ailleurs très sévère: "la DSNA (direction des services de la navigation aérienne) peine à suivre la cadence, si bien qu'elle génère 33% des minutes de retards liées au contrôle aérien en Europe" peut-on lire.

"Alors que les équipements des contrôleurs aériens français sont largement obsolètes, la DSNA ne parvient pas à faire aboutir les grands projets technologiques qu'elle porte depuis parfois le début des années 2000 et dont le coût total est désormais estimé à 2,1 milliards d'euros. L'organisation du travail de ses contrôleurs aériens, qui n'est plus adaptée aux caractéristiques actuelles du trafic, pénalise également les performances de la DSNA".

"Enfin, les grèves des contrôleurs aériens français désorganisent fortement le trafic aérien européen" souligne le rapport.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business