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JO 2024: pour Xavier Bertrand, l'exécutif a versé "une rançon" afin d'éviter une grève du ciel

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Alors que le principal syndicat de contrôleurs aériens vient d'annoncer une "trêve olympique", le président de la région des Hauts-de-France s'inquiète d'un risque de grève de dernière minute avant les JO au sein de services publics comme la RATP ou la SNCF.

Xavier Bertrand met en garde quant au fonctionnement des services publics à l'approche des Jeux olympiques. "Il y a aujourd'hui des syndicats, certaines coordinations qui sont en train de se préparer pour, à la veille des Jeux olympiques, demander un maximum d'avancées pour eux", a évoqué le président de la région des Hauts-de-France sur le plateau de CNews. Il s'interroge notamment sur les conditions de la "trêve olympique" récemment consentie par deux syndicats d'aiguilleurs du ciel et la Direction générale de l'aviation civile.

L'accord prévoit "une augmentation indemnitaire", "un engagement d'une trêve olympique jusqu'en septembre 2024" et le principe de nouvelles discussions salariales à cette échéance, a déclaré un des secrétaires nationaux du syndicat SNCTA (60% des voix des contrôleurs aux dernières élections professionnelles). Cet engagement à ne pas faire grève pendant la grande fête du sport l'été prochain, révélé auparavant par le ministre délégué aux Transports Clément Beaune, inclut selon lui l'autre syndicat ayant participé aux réunions de conciliation, l'UNSA-ICNA.

S'inspirer du cas italien

Le président de la région des Hauts-de-France s'inquiète surtout que des accords similaires surviennent au sein d'autres entreprises de service public comme la SNCF ou la RATP. "Plutôt que de payer une rançon, c'est à la loi de protéger à la fois les Français et de garantir le service public, insiste-t-il. C'est moi qui ai fait voter il y a bien longtemps la loi sur le service minimum qui a apporté beaucoup d'améliorations. Aujourd'hui, il faut une étape supplémentaire."

"Si l'on veut protéger l'Etat, l'argent des contribuables, les Français qui prennent les transports et les services publics essentiels, il faut faire évoluer cette loi sur le service minimum et aller maintenant, comme en Italie, vers une loi sur le service garanti."

Alors que Clément Beaune s'est félicité "de l'engagement pris par les (deux) syndicats d'éviter tout mouvement social durant les grands événements sportifs en cours et à venir des Jeux olympiques et paralympiques", Xavier Bertrand appelle le ministre des Transports à faire preuve d'anticipation: "Nous savons pertinemment que, dans les mois qui viennent, d'autres professions vont faire la même chose en disant 'on vous donne votre trève olympique et payez'. Si vous voulez éviter ça, il faut une nouvelle loi."

Timothée Talbi avec AFP