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187 milliards d'euros espérés: huit pays dont la France lancent une coalition pour taxer davantage les jets privés

Un jet privé en vol

Un jet privé en vol - Image Pxhere, domaine public

Les huit pays membres de la coalition entendent se pencher sur l'instauration "d'une taxe spécifique sur les billets de classe affaires et les jets privés".

Huit pays, dont la France, le Kenya et l'Espagne, ont lancé ce lundi une coalition destinée à renforcer l'imposition du secteur aérien, avec en perspective de possibles taxes sur les jets privés et sur les passagers voyageant en classes premium.

Cette coalition, annoncée lors d'une conférence de l'ONU sur le financement du développement, qui s'est ouverte lundi à Séville, en Espagne, "va travailler en faveur d'une plus grande contribution du secteur de l'aviation" à "la résilience climatique", a annoncé le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez. Les huit pays concernés (France, Kenya, Espagne, Bénin, Sierra Leone, Somalie, Barbade et Antigua-et-Barbuda) se pencheront notamment sur l'instauration "d'une taxe spécifique sur les billets de classe affaires et les jets privés", a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, l'Elysée a confirmé cette initiative, en précisant qu'elle visait à "améliorer la mobilisation des recettes nationales des pays en développement et à soutenir la solidarité internationale", notamment en ce qui concerne "l'adaptation aux changements climatiques". L'objectif est "d'accroître le nombre de pays appliquant des taxes sur les billets d'avion, y compris pour les voyages de luxe, et de taxer les jets privés en se basant sur les meilleures pratiques", tout en assurant "une plus grande progressivité dans les pays disposant déjà de tels prélèvements", précise l'Elysée.

Jusqu'à 187 milliards d'euros de recettes

Cette annonce a été saluée par Greenpeace, qui a exhorté dans un communiqué "tous les pays à rejoindre et mettre en oeuvre les engagements" pris par cette "nouvelle coalition de solidarité" d'ici à la COP30, qui se tiendra au mois de novembre à Belem, au Brésil. "Voler est la forme de voyage la plus élitiste et la plus polluante, donc c'est une étape importante pour s'assurer que les utilisateurs frénétiques de ce secteur sous-taxé paient leur juste part", a insisté Rebecca Newsom, responsable de la campagne "Arrêtez de forer, commencez à payer" chez Greenpeace.

Lors de la COP28 de Dubai, en 2023, la Barbade, la France et le Kenya avaient lancé un groupe de travail, avec le soutien de la Commission européenne, pour réfléchir à des prélèvements dits de "solidarité mondiale" sur des secteurs d'activités polluants, comme les énergies fossiles et l'aviation.

Ce groupe, qui a depuis travaillé sur l'instauration de taxes spécifiques sur les jets privés et les billets d'avion, a estimé dans un rapport publié le 19 juin que ces mesures pourraient "générer des revenus substantiels", allant jusqu'à 187 milliards d'euros si elles venaient à être généralisées.

P.L. avec AFP