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Surtaxe: le directeur général de l'Oréal accepte mais souhaite des efforts de l'Etat en retour

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Nicolas Hieronimus accepte l’effort de solidarité demandé par la surtaxe des grandes entreprises, mais souhaite que, en retour, l'Etat fasse des économies et soutienne les entreprises face aux règlementations européennes.

Le directeur général de L'Oréal Nicolas Hieronimus a déclaré jeudi entendre "le message de l'effort de solidarité" demandé avec la surtaxe des bénéfices mais attendre "une forme de réciprocité" de l'Etat français par un soutien "en particulier face à la réglementation européenne".

La surtaxe prévue dans le budget pour 2025 pour les grandes entreprises représente pour L'Oréal "à peu près 250 millions d'euros", a précisé à l'AFP Nicolas Hieronimus, alors que le groupe a annoncé jeudi un chiffre d'affaires en hausse de 5,6% en 2024 à 43,48 milliards d'euros et un bénéfice net en hausse de 3,6% à 6,4 milliards d'euros.

Cette surtaxe représente "grosso modo 20% des investissements mondiaux en recherche. Donc, je préférerais mettre cet argent dans la recherche et l'innovation et dans la croissance", a-t-il dit.

"Cela étant dit, j'entends le message de l'effort de solidarité. Je suis fier d'être une entreprise française, je suis patriote, donc je peux entendre ce message d'une contribution exceptionnelle", a déclaré Nicolas Hieronimus.

"En revanche, j'attends une forme de réciprocité", a ajouté le directeur général. "Pour que cette taxe soit véritablement exceptionnelle et temporaire" , il faut que "l'Etat français enclenche les programmes d'économie qu'on ne voit pas pour l'instant", a-t-il souligné.

Nicolas Hieronimus demande également que "l'Etat français soit au soutien de ses entreprises sur la scène internationale et en particulier face à la réglementation européenne".

Des règlementations "handicapantes"

"Le domaine de la cosmétique est le seul domaine au monde où dans le top sept mondial, il y a cinq européens", selon lui, "pourtant, notre industrie fait l'objet d'une multitude de réglementations qui sont handicapantes et qui peuvent le devenir de plus en plus", face à la concurrence de la Chine et des Etats-Unis.

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Pour exemple, selon Nicolas Hieronimus, la directive de traitement des eaux usées qui oblige les industries qui polluent les eaux à financer leur dépollution. Seules la pharmacie et la cosmétique y sont assujetties. "Les détergents, le textile, l'agroalimentaire, les boissons, les pesticides... Tout cela n'a pas été intégré", dénonce-t-il.

"Voilà une directive qui est sur un principe auquel j'adhère mais qui est faite de façon non rigoureuse, qui va pénaliser une des rares industries dans laquelle la France et l'Europe sont championnes et qui a été votée pourtant par la France", déplore-t-il.

"Il faut que l'Europe se mette à d'abord jouer en équipe +Team Europe+ et qu'elle se mobilise plutôt sur les carottes, les incitations à innover, que sur les bâtons qui pénalisent sa propre industrie. Mon sujet est plus là que sur les impôts français", a-t-il dit.

L.M. avec AFP