Shell offre une "prime de reconnaissance spéciale" à tous ses salariés dans le monde

Le pétrolier Shell a décidé d'accorder une "prime de reconnaissance spéciale" à la quasi-totalité de ses salariés dans le monde, équivalente à 8% de leur salaire annuel. Parmi ses 82.000 employés, seuls les plus hauts placés n'y auront pas le droit.
Un geste "en reconnaissance de leur contribution à la solide performance opérationnelle de Shell dans un contexte difficile", explique l'entreprise dans un mail cité par Bloomberg.
Shell peut se le permettre. Le géant pétro-gazier a publié d'excellents résultats la semaine dernière pour son deuxième trimestre de l'année. Son bénéfice a atteint les 11,5 milliards de dollars, en croissance de 26% par rapport aux trois premiers mois de l'année.
Des bénéfices record
Une conséquence directe de la flambée des prix des hydrocarbures depuis le début de la guerre en Ukraine. Tous les groupes pétroliers en profitent avec des bénéfices qui ont atteint des niveaux record ces derniers mois.
Une bonne nouvelle pour les salariés de Shell avec des années moroses. Pendant la crise sanitaire, l'entreprise a licencié entre 7000 et 9000 collaborateurs dans le monde, gelé les primes et plafonné les salaires pour limiter les pertes.
"Cette prime permet à ces employés de participer à notre succès opérationnel et financier actuel, a précisé Shell. Il ne s'agit pas d'une réponse à l'inflation ou aux défis du coût de la vie".
Des taxes sur les profits exceptionnels dans plusieurs pays
Les géants pétroliers sont pointés du doigt depuis le début du conflit en Ukraine, accusés d'être des "profiteurs de guerre". Plusieurs pays, dont l'Italie, l'Espagne ou encore le Royaume-Uni, ont imposé des taxes sur les superprofits ou les bénéfices exceptionnels des entreprises pétrolières.
Une telle taxation a été rejetée par les parlementaires français lors de l'examen du projet de budget rectificatif pour 2022. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ainsi que d'autres membres du gouvernement s'y sont opposés, préférant un geste en faveur du pouvoir d'achat des Français.
"Nos compatriotes préfèrent avoir l'argent dans leur poche que dans les poches de l'Etat", a martelé le ministre de l'Economie.
"Je préfère que les entreprises contribuent directement plutôt que de prélever à nouveau une taxe, une espèce de réflexe pavlovien en France: dès qu'il y a une difficulté, une taxe. Dès qu'il y a un bon résultat, une taxe. Dès qu'il y a un problème, une taxe", a-t-il critiqué, soulignant que "les entreprises peuvent et doivent contribuer autrement."