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VIDEO Des "Uber volants" dès 2023 

VIDEO - Le groupe californien a dévoilé le nom de ses partenaires industriels et leurs divers projets d'engins volants mais aussi les villes où il envisage de tester son concept à partir de 2020. Le lancement commercial est prévu pour 2023 avec un tarif très accessible.

VTC, trottinettes, livraison de repas voitures et camion autonomes, l’activité d’Uber ne cesse de s’élargir. Et ce n’est qu’un début. Le groupe californien a aussi dans ses cartons un projet de "taxis" volants à décollage vertical qu'il entend tester dès 2020 avant une mise en service effective programmée pour 2023. Ce service baptisé UberAir est piloté par une équipe spécifique dénommée, elle, Elevate.

UberAir vu par Kareem Aircraft
UberAir vu par Kareem Aircraft © Uber

"Il ne s’agit pas d’un rêve d’ingénieurs, mais bien d’une nouvelle façon de définir le transport de personnes. Les taxis volants seront une réalité et Uber veut être un acteur majeur de ce service", a expliqué Tom Prevot, directeur des systèmes d’espaces aériens chez Uber, au journal Le Temps. Cet ancien de la Nasa livre des détails inédits sur cette nouvelle activité dédiée aux villes de plus de 2 millions d'habitants. On apprend dans lesquelles sera testé le service, quelle sera l’autonomie de ces appareils électriques et même combien coûteront les courses.

Des appareils 30 fois moins bruyants qu'un hélicoptère

Uber avait déjà indiqué avoir choisi deux villes américaines pour les premiers tests: Dallas et Los Angeles. Mais neuf autres mégapoles non-américaines ont déjà été pré-sélectionnées pour compléter ces tests: deux villes australiennes (Sydney et Melbourne), deux brésiliennes (Rio de Janeiro et Sao Paul, trois indiennes (Bombay, Delhi et Bangalore), une japonaise (Tokyo) et une européenne (Paris). En 2030, la société compte déployer ce service dans cinquante villes du monde qui disposeraient chacune d’une cinquantaine de pistes d'envol et d’atterrissage juchées sur des toits d'immeubles.

UberAir vu par Pipistrel
UberAir vu par Pipistrel © Uber

Pour ne pas ajouter des nuisances sonores, Uber a demandé aux industriels de concevoir des aéronefs 30 fois moins bruyants que les hélicoptères actuels (qui dépassent facilement les 100 décibels). Ces contraintes sonores ont d'ailleurs dissuadé la société de créer des "bus volants" qui auraient été trop bruyants. Les appareils d’Uber ne transporteront que trois et cinq passagers à une vitesse qui irait de 240 à 320 km/h.

En 2030, la flotte sera composé d’un millier d’appareils rechargeables en seulement huit minutes et capable de parcourir au maximum une centaine de kilomètres sans avoir à recharger les batteries.

UberAir vu par Embraer
UberAir vu par Embraer © Uber

Précision utile: Uber ne va pas devenir un constructeur d'avion pas plus qu'il ne produit les voitures de son service de VTC. Le groupe a conclu des partenariats avec plusieurs spécialistes (Embraer, Bell, Karem, Pipistrel Vertical Solutions et Aurora Flight Sciences, filiale de Boeing) pour développer les véhicules. dont ils ont dévoilé les concepts.

Le prix du vol identique à une course en UberX

Le patron du programme Elevate donne par contre une estimation des tarifs. En 2023, pour le lancement commercial, chaque passager devra payer 3 euros par kilomètre, soit une centaine d’euros pour aller de l’aéroport de Los Angeles au centre-ville afin de récupérer un autre moyen de locomotion pour se rendre à la destination finale. "Nous estimons que les prix seront d’abord proches de ceux d’Uber X, notre service de transport professionnel", avance Tom Prevot qui assure que "dans un second temps, ils pourraient baisser pour s’approcher de ceux d’Uber Pool", soit 1 euro par kilomètre.

Selon Eric Allison, responsable de l'aviation chez Uber, ce service sera réellement compétitif face aux taxis et VTC. "La course entre l’aéroport de Tokyo Narita et l’aéroport de Haneda, soit 80 km en une heure et demie coûte 200 dollars", a-t-il indiqué à Cnet. "Avec UberAir ce trajet coûtera deux fois moins cher qu'en taxi et ne prendra que 17 minutes".

UberAir vu par ECRM
UberAir vu par ECRM © Uber

Mais il reste de nombreuses questions. Que disent les autorités locales des villes pré-selectionnées par Uber, ainsi que les autorités de régulation du transport aérien des pays concernés. Le survol de Paris est formellement interdit depuis 1948 et il est difficile d’imaginer qu’Uber puisse faire changer cette réglementation en l'espace de deux ans.

Tom Prevot le reconnait: l’obtention d’autorisation de survol des grandes villes sera "l’un des plus grands défis", a-t-il confié au Temps. "Nous travaillons déjà étroitement avec la Federal Aviation Administration (FAA), les contacts sont bons et je suis confiant", estime le responsable d’Uber. D’autant qu’il faudra certainement revoir la copie lorsque les appareils d’Uber circuleront sans pilote à bord. En effet, Uber compte assurer le service avec des drones dès 2027.

Pascal Samama