Le nombre de passagers dans les aéroports français a chuté de 81% depuis mars

La chute est sidérante: -81%. Entre le 1er mars et le 31 août, 20,6 millions de passagers ont décollé ou atterri en France. L’an passé sur la même période, les aéroports français en avait comptabilisé 88 millions de plus. Et parmi les 12,5 millions de passagers qui ont pris l’avion en juillet et en août au départ ou à l’arrivée des aéroports français, les étrangers sont bien moins nombreux qu’à l’ordinaire.
A Roissy et Orly, par exemple, en juillet, la chute du trafic sur la France se limitait à -55%, alors qu’elle atteignait encore -76% sur l’Europe et autour de -95% sur l’Amérique du Nord et l’Asie-Pacifique. Rien de vraiment surprenant puisque de nombreux pays imposent des conditions drastiques aux voyageurs souhaitant accéder à leur territoire ainsi qu’à leurs propres citoyens qui voudraient venir en France.
Vols annulés: Air France a remboursé pour 1,1 milliard d"euros
L'impact financier pour les compagnies aériennes s'annonce colossale. Ce mercredi Air France a communiqué le montant des sommes remboursées à deux millions de ses passagers qui n'ont pas pu partir comme ils l'auraient voulu et ne souhaitaient pas se contenter d'un avoir: 1,1 milliard d'euros. La compagnie nationale s'engage désormais à proposer aux passagers de changer sans frais la date du vol réservé mais également la destination.
Tout est bon pour inciter les passagers à ne pas renoncer à voyager. Mais les incertitudes restent importantes. L’arrivée des tests rapides (résultats en quelques minutes) et leur acceptation par les autorités santiaires des pays desservis permettra-t-elle d’augmenter le trafic? Aujourd’hui, de nombreux passagers sont contraints d’annuler leur vol au dernier moment parce qu’ils ne sont pas en mesure de présenter un test PCR de moins de 72 heures prouvant qu’ils ne sont pas porteurs du Covid 19. C’est notamment le cas pour les vols vers les département d’outre-Mer, les rares long-courrier où la demande repart.
Renoncer ou pas à la hausse de l'écotaxe sur le transport aérien?
L’autre incertitude, tient à la perspective d’une prochaine surtaxation du transport aérien. Le gouvernement doit statuer d’ici la fin du mois sur cette demande de la convention citoyenne pour le climat. Avant la crise, les compagnies aériennes françaises étaient déjà contre le relèvement de cette écotaxe. Il en va désormais de leur survie.
Selon un rapport de la DGAC, cité par La Tribune, ce relèvement rapporterait 4,2 milliards d’euros par an, à condition que le trafic revienne à un niveau plus normal. Un coût énorme qui obligerait les compagnies à réduire durablement leurs effectifs. Le secteur devrait supprimer de 120.000 à 150 000 emplois direct. Pour le moment, Barbara Pompili, la ministre de la transition écologique reste clairement favorable à ce nouvel impôt alors que son collègue aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a déclaré sur Europe 1 qu'il aurait "des impacts tout à fait délétères".
