Festival de Cannes: bras de fer violent entre taxis et VTC

Taxis et VTC sont prêts à en découdre pour des courses à prix d'or. Ce mardi, un taxi a été blessé par un VTC lors du blocage de l'aéroport de Nice. Le syndicat des taxis niçois a déposé un préavis de grève qui pourrait bloquer les routes entre Cannes et Nice ce vendredi.

Chaque année, le Festival de Cannes est une période de pleine activité. Pour les commerçants, les hôteliers, mais aussi pour les chauffeurs de taxis qui ne cessent des faire des aller-retours entre l'aéroport de Nice et la ville de Cannes. Depuis mars 2018, un forfait de 80 euros a été imposée pour la course qui attire de plus en plus de VTC. En limousine, ce trajet coûte près de 200 euros.

Ce mardi, les esprits se sont échauffés à l'aéroport de Nice Côte d'Azur. Lors d'un blocage des chauffeurs de taxis qui tentaient d'empêcher les VTC de charger des clients, une bagarre a fait un blessé, a indiqué Fabrice Cavallera, président du syndicat des taxis niçois. Un chauffeur de taxi a été renversé par un VTC. La victime a indiqué à l'AFP qu'elle n'avait "rien de cassé", mais annonce qu'elle va porter plainte.

Le soutien du député LR Eric Ciotti

Le blocage a été levé dans l'après-midi de mardi, mais les taxis ont déposé un préavis de grève. "Nous rentrerons dans un blocage à partir de vendredi matin si la préfecture ne met pas en place les contrôles contre les maraudes électroniques, interdites par la loi Grandguillaume depuis trois ans et qui n'est pas appliquée", a déclaré Fabrice Cavallera qui dénonce l'attitude d'un agent de la Direction générale de contrôle de la concurrence et des fraudes (DGCCRF) qui aurait selon lui ironisé sur la mort annoncée du métier de taxi.

A la veille de l'examen le mois prochain du projet de loi d'Orientation des Mobilités à l'Assemblée, le différent entre taxis et VTC prend une tournure politique. Les taxis ont reçu le soutien du député LR Eric Ciotti, disant "comprendre et partager le désarroi des taxis niçois qui refusent l'uberisation de leur métier". Le maire LR de Nice, Christian Estrosi a dit "partager l'incompréhension des taxis de ne pas voir les VTC soumis aux mêmes contrôles", mais "demande de ne pas faire obstacle à la libre circulation à l'aéroport de Nice".

Pour les passagers qui atterrissent à Nice, le problème reste entier. Le blocage d'hier a créé des embouteillages sur l'autoroute affectant aussi le tramway qui reste l'autre sujet sensible pour les taxis de Nice. Après avoir fixé à 80 euros le tarif de la course par un arrêté préfectoral, la région a décidé de fixer à un euro le prix du ticket de tramway pour gagner l'aéroport en tramway depuis Nice.

Pascal Samama avec AFP