Deuxième vague du Covid: quel risque financier prend-on à réserver ses vacances?

Alors que les Français se décident de plus en plus au dernier moment, les professionnels du tourisme adaptent leurs règles d'annulation ou de report pour mieux remplir trains, avions et hôtels.

Lundi, le secrétaire d’Etat en charge du tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, a appelé les Français à réserver pour les vacances de la Toussaint. Mais ceux qui vont suivre son conseil ne prennent-ils pas le risque de perdre les sommes engagées à cet effet? De fait, être testé positif ou cas contact et donc être invité à se mettre à l’isolement par sécurité, ne constitue pas un argument légal pour être remboursé de vacances qui n’ont plus lieu d’être. De même que ne pas avoir pu obtenir les résultats d’un test PCR avant son départ pour un pays qui exige ce sésame à ceux qui veulent y passer des vacances.

Conscients de ce problème, bon nombre de professionnels du tourisme ont donc mis entre parenthèses leurs règles habituelles. Pour ceux qui choisiraient de partir en train, la SNCF a prolongé jusqu’à la fin de l’année un principe simple: quel que soit le tarif payé, ils pourront annuler leur voyage sans aucun frais. Ils pourront aussi le reporter mais si, à la nouvelle date choisie, il n’y a pas de billet au même tarif, il leur faudra alors payer la différence.

Cette règle vaut pour les TGV, Inoui et Ouigo, ainsi que pour les Intercités. En revanche, sur les Thalys, pour tous les billets achetés après le 1er octobre, les conditions d’annulation ou de report dépendent du type de billet. C’est donc la règle habituelle qui s’applique désormais pour ceux qui décideraient de séjourner à Anvers ou Amsterdam.

Report possible sans frais sur Air France, Qatar ou Ryanair

Du côté des compagnies aériennes, l’adaptation à ce contexte inédit est assez diverse. Air France et KLM se rangent parmi les plus souples. Les passagers peuvent reporter leur réservation sans frais jusqu’au dernier moment. Et comme pour la SNCF, si à la nouvelle date, le tarif du vol est plus élevé, il faut payer la différence. Ce qui risque d’être souvent le cas dans la mesure où en ce moment, les prix sont à des niveaux inédits. Notamment pour les vols vers l’Outre-mer où la concurrence est très forte, avec des allers-retours pour la Réunion à 300 euros.

Cela dit si on préfère simplement annuler son billet c’est également possible sans frais. Dans ce cas, le passager reçoit un avoir remboursable sur demande ou automatiquement un remboursement au bout d’un an s’il n’a pas été utilisé. Qatar Airways est sur la même ligne. Avec un plus en faveur de l'avoir: il est majoré de 10% par rapport au prix du billet acheté.

Même les compagnies low cost se sont convertis à une flexibilité gratuite qui n’est pas dans leur ADN. C’est le cas de Ryanair, qui se contente d’exiger que le report du voyage intervienne avant le 31 mars. EasyJet est un peu moins souple. Pour reporter sans frais, il faut avoir acheter un billet pour un pays qui vient imposer une quarantaine aux passagers. Et réagir dans les sept jours qui suivent l’annonce de cette restriction imposée aux voyageurs.

Accor et Best Western permettent d'annuler jusqu'à 3 jours avant l'arrivée

La question du voyage étant réglée, il faut aussi prendre en compte l’hébergement. Les grandes chaînes hôtelières offrent en effet des tarifs plus attractifs à ceux qui acceptent de payer leur séjour à l’avance. En temps normal, la réservation n’est ni modifiable ni remboursable. Mais, là encore, certaines d’entre elles tentent de séduire les trop rares clients potentiels en faisant preuve de souplesse.

Accor et Best Western par exemple proposent l’annulation gratuite jusqu’à trois jours avant le départ. Center Parcs s’engage également à rembourser la réservation du séjour, mais uniquement si le client en fait la demande au plus tard sept jours avant le début de son séjour.

Dernière option pour se protéger contre les mauvaises surprises: s’assurer. Attention cependant, toutes les compagnies d’assurance n’ont pas intégré les spécificités du Covid. Il faut bien lire le contrat avant pour éviter de se voir rétorquer, qu’être déclaré positif ou avoir choisi comme destination un pays qui ferme ses frontières ne figurent pas parmi les conditions d’application de la garantie.

https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco