BFM Business
Services

Air France: un accord sur les salaires signé aujourd'hui?

-

- - AFP

Les syndicats majoritaires ont signé vendredi l'accord salarial prévoyant 4% d'augmentation de salaires. Mais le principal syndicat de pilotes ne veut pas le signer pour l'instant.

La direction d'Air France avait convié ce vendredi 19 octobre à 15h les syndicats représentatifs (CFE-CGC, FO, Unsa Aérien, CGT, CFDT et les syndicats de pilotes SNPL et Spaf) au siège d'Air France pour signer un accord sur la hausse des salaires. Ce projet d'accord avait été présenté jeudi aux syndicats.

Finalement, les syndicats représentant la majorité du personnel ont signé cet accord. "Aujourd'hui, un accord salarial a été conclu entre Air France et les organisations syndicales représentatives CFDT, CFE-CGC/UNAC, FO/SNPNC, SPAF et UNSA aérien Air France (sol et PNC). Ces organisations représentatives représentent 76.4% des suffrages exprimés aux dernières élections. Cet accord est donc valide et pourra être mis en œuvre", indique un communiqué de la direction.

Les pilotes se font attendre

Toutefois, le SNPL, premier syndicat de pilotes au sein d'Air France, n'a pas signé, expliquant qu'il réservait son feu vert à l'issue des négociations propres aux pilotes, toujours en cours. "Aujourd'hui, nous ne sommes pas en mesure de signer l'accord sur la hausse générale des salaires", avait déclaré à l'AFP Philippe Evain, président du SNPL Air France. "Les négociations catégorielles pour les pilotes ne sont pas terminées" et "on a besoin d'avoir une photographie complète" de la situation pour signer l'accord sur la hausse générale des salaires, a-t-il expliqué. Ce texte "reste ambigu sur le sort de l'année 2019", a regretté Philippe Evain. "C'est dommage, on n'est pas passé loin de l'unanimité" sur cette proposition, a-t-il ajouté.

Hausses en 2018 et en 2019

Le communiqué de la direction ajoute:

"Les principales mesures de l'accord portent sur une augmentation générale des salaires de 2%, avec effet rétroactif au 1er janvier 2018, et sur une augmentation générale des salaires de 2% au 1er janvier 2019.
La prochaine NAO (Négociation Annuelle Obligatoire) sera engagée avec les organisations syndicales représentatives de toutes les catégories de personnel en octobre 2019. Elle s'établira sur la base de l'environnement économique global, de la situation du groupe Air France-KLM et de la performance économique de la compagnie".

La hausse rétroactive intègre les hausses de salaires de 0,6% puis 0,4% déjà accordées en 2018. A noter que la question reste ouverte sur la période concernée par cette négociation annuelle obligatoire négociation, 2019 ou 2020. L'intersyndicale d'Air France, regroupant des syndicats représentatifs et non représentatifs à l'origine de 15 grèves de février à mai, réclamait jusqu'à présent un rattrapage des salaires de 5,1% pour la période 2012-2017.

Valeur plancher

Lors d'une réunion de plus de trois heures jeudi, la direction a "amélioré deux mesures en faveur des premières tranches de rémunération", a déclaré à l'AFP Christophe Dewatine (CFDT).

Est ainsi prévue une "valeur plancher minimum" de 50 euros par mois pour permettre aux plus bas salaires de toucher au moins cette somme dans le cadre de la hausse de 2% au 1er janvier 2019. Environ 18.000 salariés d'Air France sur 45.000 seront concernées.

Par ailleurs, le montant de la prime uniforme annuelle (1.400 euros brut), versée en juin à tout le personnel hormis les pilotes et certains cadres, sera revalorisée de 100 euros pour passer à 1.500 euros au 15 juin prochain.

En outre, le projet d'accord prévoit aussi que la négociation sur les augmentations individuelles pour le personnel au sol soit désormais déconnectée de celle sur les augmentations générales de salaires. Cette hausse ne pourra pas être inférieure à 1,4%.

Par ailleurs, le salaire minimum passe de 23.300 à 23.500 euros bruts annuels. Et l'égalité salariale entre hommes et femmes sera garantie.

Aller vite

Direction comme syndicats souhaitent aller vite, alors que le conflit sur les salaires a conduit au premier semestre à des grèves coûteuses (335 millions d'euros) et à une crise de gouvernance au sein d'Air France-KLM, dont le patron Jean-Marc Janaillac, désavoué par le personnel lors d'une consultation sur un accord salarial lancée par la direction, a démissionné en mai. 

Au point mort pendant plus de quatre mois, le dialogue sur les salaires a repris début octobre sous l'impulsion du nouveau directeur général d'Air France-KLM, Ben Smith, soucieux de mettre derrière lui cette épineuse question pour pouvoir s'atteler à un autre défi: la stratégie du groupe franco-néerlandais.

F.B. avec AFP