Air France-KLM plombée par les grèves qui lui ont coûté 335 millions

Les résultats semestriels Air France-KLM ont été durement affectés par les grèves du printemps, dont elle évalue le coût à 335 millions d'euros. La compagnie aérienne, en quête d'un nouveau patron, a tout de même réussi à engranger un bénéfice net au deuxième trimestre.

La compagnie aérienne franco-néerlandaise a publié un bénéfice net de 109 millions d'euros sur la période allant d'avril à juin 2018, en très fort recul par rapport à la même période l'an dernier, a-t-elle annoncé ce mercredi 1er août. Au cours de ce seul trimestre, l'impact des grèves est évalué à environ 260 millions d'euros. La facture de l'ensemble des 15 journées de grève, de février à juin, s'est, quant à elle, élevée à 335 millions d'euros, selon les propres estimations de la compagnie aérienne, qui a enregistré 159 millions d'euros de pertes nettes sur l'ensemble du premier semestre.

La comparaison avec les résultats de KLM est cruelle

En dépit de ces mouvements sociaux récurrents, Air France-KLM a profité d'une hausse de 0,8% à 26 millions du nombre de passagers transportés entre avril et juin. Elle a aussi tiré avantage d'une hausse de sa recette unitaire, ce qui a permis de maintenir son chiffre d'affaires stable, à 6,6 milliards d'euros.

Le résultat d’exploitation d’Air France a reculé de 231 millions d’euros au deuxième trimestre 2018 en raison des grèves, en restant tout juste positif à 13 millions. Le résultat d’exploitation de KLM est resté pratiquement stable à 328 millions d'euros, soit une marge opérationnelle de 11,7%. Sur le premier semestre 2018, la comparaison avec KLM est cruelle: Air France enregistre une perte d'exploitation de 164 millions alors que son allié hollandais engrange 388 millions d'euros de résultat d'exploitation positif et 7,5% de marge opérationnelle.

Des vols annulés

Air France a également reconnu ce mercredi avoir fait face à des annulations de vols plus importantes que d'habitude en juin et juillet, que la direction attribue principalement aux conséquences de la grève.

"On a des taux d'annulation qui sont beaucoup plus élevés que ce qu'on a l'habitude de voir", a déclaré le directeur général d'Air France, Franck Terner, en reconnaissant une situation "anormale". "C'est strictement le résultat de la grève", a-t-il ajouté, sans avancer de chiffres précis.

La direction d'Air France a précisé auprès de l'AFP que 97,7% des vols long-courrier avaient été assurés en juin et juillet, et 99,2% des vols moyen-courrier. La compagnie opère 1000 vols par jour au total, a-t-elle indiqué.

Un nouveau patron nommé en septembre 2018 ?

Le conflit social chez Air France, qui s'est traduit par 15 journées de grève de février à juin, avait conduit à la démission en mai 2018 de Jean-Marc Janaillac, qui avait mis son poste dans la balance lors d'une consultation du personnel sur une proposition d'accord de revalorisation salariale, rejetée par les salariés. Son successeur devrait être désigné à la rentrée.

La direction a indiqué mi-juillet que le processus de recrutement de la nouvelle direction du groupe" devrait être finalisé dans les prochaines semaines" avec une "mise en place effective en septembre".

Interrogé sur ce processus lors d'une conférence téléphonique, le directeur financier Frédéric Gagey a indiqué qu'il "suit son cours", sans plus de détail. "Le management n'est pas directement impliqué, ce qui est normal", a-t-il souligné.

F.B avec AFP