San Marina est placée en liquidation judiciaire

Sans surprise, la liquidation de San Marina est actée. L'enseigne de chaussure a été placée en liquidation judiciaire ce lundi 20 février par le tribunal de commerce de Marseille.
"Aucun projet de reprise sérieux n'a pu être soutenu et les dirigeants actuels n'ont pu faire aboutir leur projet d'offre de réserve faute d'investisseur", explique le tribunal, qui a annoncé la cessation immédiate d'activité face "à une situation qu'il n'est plus possible de redresser et s'aggrave de jour en jour", dans une décision que l'AFP a pu consulter.
Les quelque 163 magasins de la marque ont définitivement fermé leur porte samedi, laissant plus de 600 salariés sur le carreau.
Après la liquidation de Camaïeu en septembre, le placement en redressement judiciaire de Go Sport en janvier, suivi de ceux de Gap France et Kookaï en février, l'hécatombe se poursuit pour un secteur du prêt-à-porter mis à mal depuis plusieurs années.
Une offre de reprise abandonnée début février
L'espoir d'un sauvetage de San Marina, marque créée en 1981 à Marseille et spécialisée dans les chaussures pour femmes et la maroquinerie, s'était éloigné début février, lorsque ses deux actionnaires avaient abandonné leur offre de reprise, faute de financements suffisants.
Stéphane Collaert, qui avait racheté l'enseigne à Vivarte début 2020, et Laurent Portella avaient envisagé de reprendre 49 des 163 magasins San Marina en France, en cédant leur part majoritaire pour attirer d'autres investisseurs, notamment des fournisseurs de l'enseigne, mais sans y parvenir.
Sur la dizaine d'offres de reprise ensuite déposées auprès du tribunal de commerce de Marseille, seules trois avaient été soutenues le 10 février, dont aucune ne remplissait "les conditions de la loi pour être retenue en redressement judiciaire", avait expliqué à l'AFP Bernard Bouquet, l'avocat de San Marina.
Ces offres ne permettaient pas de sauver l'emploi des quelque 650 salariés du groupe, selon Helmi Farhat, secrétaire du Comité social d'entreprise (CSE) et représentant CGT des salariés.
Le jugement fixe à 12 mois le délai imparti au liquidateur pour déposer la liste des créances déclarées.