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"S'ils en ont la possibilité, il vaut mieux partir": Éric Larchevêque conseille aux jeunes entrepreneurs de quitter la France dont la situation "est dramatique"

Eric Larchevêque, cofondateur de Ledger.

Eric Larchevêque, cofondateur de Ledger. - BFM Business

Dans un entretien au Point, le cofondateur de Ledger déplore la "haine" des riches en France et assure que "beaucoup d'entrepreneurs ne se sentent plus à leur place" dans le pays.

Dans un environnement économique déprimé, les jeunes entrepreneurs vont-ils quitter la France? C'est en tout cas le conseil prodigué par Éric Larchevêque qui déplore dans une interview au Point le traitement réservé aux chefs d'entreprises et aux riches qui sont les "coupables désignés" par une partie de la population.

"Beaucoup de jeunes entrepreneurs me demandent s'il vaut mieux rester ou partir. Il y a quelques années, je leur disais: 'Restez, entreprenez ici.' Aujourd'hui, je leur réponds que, s'ils en ont la possibilité, il vaut mieux partir. Car, malheureusement, non seulement la situation en France est déplorable, mais elle ne va pas s'améliorer", affirme le cofondateur de Ledger.

Selon lui, la situation économique du pays est déjà "dramatique" avec "une dette en explosion, un budget hors de contrôle, un État obèse vivant au-dessus de ses moyens, incapable de gérer la situation", à tel point que "l'avenir de la France, si l'on continue ainsi, c'est la mise sous tutelle". Et "dans ce contexte, un bouc émissaire est nécessaire. Et ce bouc émissaire, c'est le 'riche'", assure l'entrepreneur.

"Beaucoup d'entrepreneurs ne se sentent plus vraiment à leur place dans ce pays"

Éric Larchevêque s'oppose notamment à la taxe Zucman, "impossible à payer", et dénonce les "personnes enfermées dans leur logiciel marxiste" qui accusent les riches de tous les maux: "Même non concernés par cette taxe Zucman, beaucoup d'entrepreneurs se sentent directement visés. (...) Résultat: beaucoup d'entrepreneurs ne se sentent plus vraiment à leur place dans ce pays et se posent de sérieuses questions sur leur avenir", observe-t-il.

D'après lui, cette "haine" envers les riches trouve son origine dans une "vision du monde économique, totalement fausse et déconnectée de la réalité", à savoir celle partagée par "beaucoup" qui considèrent que la richesse est "comme un gâteau non extensible: si quelqu'un s'enrichit, les autres s'appauvrissent nécessairement", explique Éric Larchevêque.

Si le dirigeant souhaite à titre personnel "rester et continuer d'entreprendre en France", il prévient que cela pourrait évoluer: "si l'on en vient à considérer que les entrepreneurs ne sont plus les bienvenus, si je sens que la société me voit davantage comme un parasite que comme un acteur de progrès, alors la question se pose: pourquoi rester?".

Et de marteler que "si nous en venons à basculer dans un système collectiviste, où l'on viendrait saisir mes actions, mon outil de travail, et où la fiscalité deviendrait véritablement confiscatoire et punitive, je n'aurais pas d'autre choix". "Je n'ai aucun problème à payer des impôts, mais il y a une différence entre contribuer et être spolié", conclut-il.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco