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"Quand on veut, on peut": reprise par ses salariés, la verrerie Duralex devra encore investir "17 millions" d'euros en trois ans

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L'emblématique verrerie française Duralex a été reprisée par ses salariés, sous forme de Scop, depuis l'été 2024.

Dans les mains de ses salariés, Duralex se félicite d'un nouveau souffle. Chahutée par un énième redressement judiciaire, l'emblématique verrerie avait failli disparaître au cours de l'été 2024. Le tribunal de commerce d'Orléans avait toutefois validé le projet de coopérative des salariés, soutenu par la direction du site et les élus locaux, pour sauver le site de La Chapelle-Saint-Mesmin. Un an après le lancement officiel de la "Scop", ses nouveaux dirigeants dressent un premier bilan.

"On est exactement dans la ligne qu'on avait donnée au tribunal, c'est-à-dire qu'on est à +20% de progression" et "on est en train de se réimplanter dans tous les pays", s'est réjoui François Marciano, directeur général chez Duralex Scop SA, sur BFM Business.

Une boutique à Orléans

"On est vraiment content" même si "on n'a pas gagné" encore, a affirmé François Marciano. Le chiffre d'affaires de l'entreprise devrait atteindre 33 millions d'euros en 2025, avec l'objectif de passer la barre des 35 millions d'euros en 2027, ce qui marquerait le retour à l'équilibre financier. "Il va falloir moderniser cette entreprise [...], devenir une entreprise verte. Il y a beaucoup beaucoup beaucoup à faire, au-delà même du chiffre d'affaires", a souligné son directeur général.

Le lancement de la Scop est "passionnant" et permet de "montrer à tout le monde que quand on veut, on peut", a assuré François Marciano.

Les salariés de Duralex "ne souhaitent pas s'enrichir" mais "souhaitent sauver leur entreprise", a-t-il poursuivi. "C'est complètement différent, parce qu'ils cherchent vraiment une solution", a observé le directeur général, donnant l'exemple du magasin d'Orléans, où les salariés ont décidé de ne pas embaucher mais de "tenir le magasin à tour de rôle".

"Montrer patte blanche"

Pour Duralex, le chemin n'est pas encore entièrement dégagé. "En gros, sur les trois ans qui vont venir, il va falloir qu'on investisse 17 millions" d'euros, a avancé François Marciano. Des obligations seront ouvertes "auprès des particuliers" en octobre prochain, via la plateforme Lita, pour permettre à l'entreprise de développer "des nouveaux produits". "On vise 5 millions" d'euros, a-t-il précisé.

"On s'était dit que, tant que l'on n'aurait pas sorti de bilan au mois d'avril, personne ne nous suivra. Ce qui est compréhensible, il y a quand même eu six dépôts de bilan. Vous ne pouvez pas demander aux banquiers 'venez, donnez-nous de l'argent'. Il faut montrer patte blanche, donc c'est le mois d'avril (2026) qu'on attend avec impatience", a poursuivi le directeur général de la verrerie.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV