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Pour les ETI, les impôts de production sont "trop lourds" par rapport à l'attractivité du territoire

Invitée de Good Morning Business, la PDG du groupe Thuasne, Elizabeth Ducottet, a appelé à une baisse des impôts qui pèsent notamment sur les entreprises de tailles intermédiaires, indispensables au tissu économique français.

Les grands oubliés du monde économique? 500 dirigeants d'ETI (entreprises de tailles intermédiaires) seront reçues par Emmanuel Macron, ce mardi, dans le cadre du sommet Choose France. Une façon de rendre hommage à ces entreprises majeures mais peu médiatisées.

"On nous oublie, peut-être, pour deux raisons" explique sur le plateau de Good Morning Business, Elizabeth Ducottet, PDG du groupe Thuasne. "D'une part, parce qu'on est essentiellement dans les territoires, c'est-à-dire dans des endroits qui n'ont peut-être pas forcément la lumière de la grande communication. Et puis, on nous oublie aussi parce que, comme on est dans l'histoire, on n'a pas forcément des évènements à raconter tout le temps même s'il se passe beaucoup de choses chez nous." Et de conclure : "On est peut-être aussi discrets dans notre ADN."

Cette reconnaissance des ETI est une bonne nouvelle pour ces entrepreneurs qui ont néanmoins des attentes. "Il y a aussi des demandes qui sont très claires" insiste Elizabeth Ducottet. Et en particulier sur l'industrie. "Nous avons besoin de pouvoir exprimer cette industrie de façon compétitive par rapport au marché. Et on va parler des impôts de production évidemment".

"Nous ne demandons pas mieux que la moyenne"

Ces fameux impôts de production, serpent de mer des ETI, sont "trop lourds par rapport à la réelle attractivité du territoire français sur le plan industriel" affirme la patronne. "Cela pèse sur tout la production, y compris sur celle qui n'est pas encore rentable."

Le secteur des ETI réclame donc une baisse de ces impôts spécifiques à l'industrie. "Il faut corriger encore cela et nous mettre dans une moyenne. Nous ne demandons pas mieux que la moyenne" assure Elizabeth Ducottet, qui peut néanmoins se féliciter de la baisse de l'impôt sur les sociétés en 2020. "Ce sera utile" mais "il faut absolument aller jusqu'à la production, c'est indispensable" tranche-t-elle.

Pour y remédier, Bercy réfléchit à une nouvelle baisse modérée de la C3S, un impôt sur les salaires, dès 2021. En réalité, les impôts de production, représentent une manne de 72 milliards d'euros dont le gouvernement aurait bien du mal se passer…

Thomas Leroy