Plus de femmes au Comex des grandes entreprises, mais des postes qui restent réservés aux hommes

Image d'illustration la Défense - Lionel Bonaventure - AFP
Les femmes sont de plus en plus nombreuses dans les directions des grandes entreprises, mais les progrès sont beaucoup plus lents concernant les fonctions opérationnelles, selon une étude du cabinet de conseil Heidrick & Struggles menée sur les entreprises de l'indice boursier SBF 120.
Trois ans après l'adoption en France de la loi Rixain visant à accélérer l'égalité économique et professionnelle en imposant des quotas de femmes aux postes de direction des entreprises de plus de 1.000 salariés, les progrès effectués par les entreprises sont "assez considérables", indique Sylvain Dhenin, associé chez Heidrick & Struggles, lors d'une présentation à la presse lundi.
47% des entreprises du SBF 120 atteignent l'objectif de la loi Rixain
Selon l'étude, la proportion des entreprises du SBF 120 ayant atteint l'objectif de la loi Rixain pour 2027 - 30% de femmes dans les comités exécutifs - est passé de 17% à 47% en cinq ans.
Néanmoins, la "pente" pour que toutes les entreprises aient atteint cet objectif d'ici cinq ans est "plus raide" que celle des progrès qui ont été faits jusqu'à présent, note M. Dhenin. Surtout, sur la même période, la proportion de femmes à des postes opérationnels (direction financière, commerciale, etc) au sein des grandes entreprises n'a que légèrement augmenté, passant de 13% en 2019 à 17% fin 2024. A ce rythme-là, les objectifs seront atteints "dans 25 ans", constate Sylvain Dhenin.
Des comités exécutifs à deux vitesses
Un rythme de progression beaucoup plus lent qui fait émerger des comités exécutifs "à deux vitesses", selon Emma Burrows, associée chez Heidrick & Struggles, avec d'un côté les postes opérationnels, "qui détiennent le pouvoir", globalement occupés par des hommes, et de l'autre des postes fonctionnels (ressources humaines, marketing, communication, etc), majoritairement occupés par des femmes.
Une dynamique qui revient à "déformer la loi Rixain", explique Emma Burrows, pour qui "il faut féminiser les postes opérationnels si l'on veut féminiser les postes de directeurs généraux à l'avenir", les fonctions opérationnelles étant souvent la "voie royale" pour atteindre le sommet des entreprises. A l'heure actuelle, 13 entreprises du SBF 120 ont une femme à leur tête. Ces entreprises atteignent davantage que la moyenne les objectifs de la loi Rixain: près des trois-quarts ont déjà rempli l'objectif des 30% de femmes parmi les cadres dirigeants.