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"On préfèrerait investir dans la climatisation que dans des portes blindées": après "Bloquons tout", les commerçants craignent que le mouvement social du 18 septembre soit bien pire

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Sur BFM Business Guy Gras, président du CDCF, indique que le chiffre d'affaires des commerces a baissé de 20 à 30% lors de la journée de mobilisation du mercredi 10 septembre.

Le commerçants sont "très inquiets" de la nouvelle journée de mobilisation prévue le 18 septembre à l'appel des syndicats, anticipant des "impacts plus graves" que pour le mouvement "Bloquons tout", s'est alarmé jeudi le président du Conseil du commerce de France (CDCF).

"Il semble qu'il n'y ait pas eu d'incident très grave" mercredi, a rapporté sur BFM Business Guy Gras, président du CDCF, au lendemain d'une journée de contestation sociale née sur les réseaux sociaux.

"Nous avons surtout eu des fermetures de magasins", totales ou partielles, les commerçants ayant pris les "mesures de sécurité" nécessaires "pour protéger leur outil de travail" et "leurs salariés", a relaté le président de cette organisation représentant une trentaine de fédérations professionnelles.

"Nous anticipions une baisse de chiffre d'affaires de l'ordre de 20 à 30%" sur la journée de mercredi, a-t-il indiqué, dans l'attente de "chiffres plus précis" à l'issue d'une réunion du CDCF prévue jeudi après-midi.

"Mais nous anticipons des impacts plus graves pour le 18 septembre. Nous sommes très inquiets pour le 18 septembre", a souligné Guy Gras, redoutant des "mouvements de blocage" et "actions importantes sur le territoire".

Peur pour l'outil de travail

"Nos commerçants, ils préfèreraient investir dans des climatisations plus modernes, et des systèmes d'éclairage moins consommateurs d'énergie, plutôt que dans des portes blindées et des vitrines ultra-sécurisées", a-t-il déploré.

Interrogé sur d'éventuelles réductions proposées par des commerçants, en échange de paiements en espèce plutôt que par carte bancaire, l'une des modalités d'action préconisées par certains initiateurs du mouvement du 10 septembre, Guy Gras a estimé ces "situations tout à fait anecdotiques".

"Les commerçants ont surtout peur pour leur outil de travail et pour la poursuite de leur activité, je ne pense pas que le commerce dans sa majorité suive les actions graves de certains agitateurs", a-t-il fait valoir.

Rassemblements, blocages... Près de 200.000 personnes ont participé mercredi à la mobilisation contre l'austérité, les "inégalités" et le "déni" démocratique, soutenue seulement par la CGT et Solidaires du côté des syndicats, qui appellent à leur tour tous les salariés à la grève le 18 septembre.

Le centre commercial du Forum des Halles, un des plus importants d'Europe, a notamment dû fermer ses portes mercredi après-midi.

OC avec AFP