"On n'a aucune info": ces 24 magasins Casino qui n'ont toujours pas de repreneurs

Un trou dans la raquette. Lorsque Casino est entré en négociations en décembre dernier avec Auchan et Intermarché, il avait annoncé avoir signé des accords pour céder à ses concurrents 287 hyper et supermarchés.
Pour autant, à ce jour, 24 de ces magasins Casino n'ont ni été repris par Auchan, ni par Intermarché, ni par une autre enseigne. Une situation d'autant plus inquiétante que ces magasins ont jusqu'au 30 septembre pour trouver une solution avant la mise en place d'un PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) qui débouchera immanquablement sur des licenciements. Environ 1.200 emplois sont en jeu.
Selon Olivier Dauvers, expert en grande consommation, ces surfaces souffrent d'un "taux d’effort" (montant du loyer rapporté au chiffre d’affaires) médiocre. Il faudrait, explique-t-il, multiplier les revenus par 3 ou 4 pour atteindre le point d'équilibre, et investir en plus pour la rénovation, ce qui refroidirait les investisseurs.
"Émotionnellement, c'est les montagnes russes"
Reste que cette liste de magasins évolue. Le Casino de Nantes Buat qui il y a encore quelques semaines n'avait pas trouvé preneur sera repris par Intermarché début juillet, nous confirme une source syndicale.
Pour les autres, c'est l'expectative et l'angoisse. "Nous n'avons aucune info", nous confirme Laurent Cordier, délégué syndical FO du Casino de Valence 2 (60 salariés).
"On devait passer chez Intermarché début juillet, mais l'enseigne s'est retirée sans aucune explication. On pense que le niveau de revenus face aux investissements a pesé."
Le salarié regrette le manque d'information de la part de la direction, "on est dans l'attente, émotionnellement, c'est les montagnes russes, on se dit qu'il y a une chance d'être repris avant fin septembre" alors que l'approvisionnement du magasin se fait "au minimum".
"On ne sait toujours rien", confirme le délégué syndical FO du magasin d'Agen (20 salariés). Néanmoins, pour ce supermarché, un repreneur se serait bien manifesté, "il attend la réponse du groupe mais aucune info ne sort". En attendant, "on est de moins en moins approvisionné", regrette-t-il.
Même sentiment à Lannion (53 salariés): "nous sommes dans l'angoisse, car nous attendons des informations. C'est le siège qui gère et nous n'avons pas le droit de communiquer", glisse un salarié qui souhaite garder l'anonymat. Ou encore à Saint-Michel-sur-Orge où un salarié dénonce "le silence radio" de la direction depuis plusieurs semaines.
Une situation qui pourrait cependant évoluer dans les semaines à venir. En effet, selon les informations obtenues par BFM Business, Casino a reçu des marques d'intérêt pour plusieurs des magasins qui n'ont pas encore été cédés.
"Un approvisionnement au strict minimum"
À Montpellier (90 salariés), un représentant syndical CFDT du Casino Odysseum évoque "des négociations au niveau du siège, un approvisionnement au strict minimum et beaucoup d'inquiétude".
"C'est le prix du foncier qui est excessif par rapport à la rentabilité du chiffre d'affaires du magasin. Ce magasin, c'était la vitrine Casino à l'époque lorsqu'il avait été construit, on voulait en faire le paquebot du groupe, mais ce magasin n'est pas du tout rentable", explique de son côté Hervé Louboutin, déléguées CGT en charge du commerce dans l'Hérault à nos confrères de France Bleu.
Selon le site LSA qui s'appuie sur une source syndicale, voici la liste de ces magasins toujours en attente de repreneur, situation que ces magasins nous ont confirmé (excepté Toulouse et Vénissieux qui n'ont pas souhaité nous répondre):
- Paris Roosevelt (proximité), 5 salariés
- Paris La Pompe (proximité), 8 salariés
- Aurillac (Cantal) (hypermarché), 85 salariés
- Brest (29) (hypermarché), 110 salariés
- Dijon (Chenove) (hypermarché), 64 salariés
- Echirolles (38) (supermarché), 25 salariés
- Lannion (22) (supermarché), 53 salariés
- Agen (Le Passage) (47) (supermarché), 20 salariés
- Brive-la-Gaillarde Malemort (19) (hypermarché), 69 salariés
- Malestroit (56) (supermarché), 19 salariés
- Marseille Saint-Gabriel 14ème arrondissement (supermarché), 36 salariés
- Moissac (82) (supermarché), 14 salariés
- Montceau-les-Mines (71) (supermarché), 62 salariés
- Montpellier-Odysseum (34) (hypermarché), 95 salariés
- Niort (Chauray) (79) (hypermarché), 64 salariés
- Saint-Brieuc (22) (supermarché), 64 salariés
- Bourges, Saint-Doulchard (hypermarché)76 salariés
- Saint-Jean-de-Losne (21) (supermarché)9 salariés
- Saint-Michel-sur-Orge (91) (hypermarché), 87 salariés
- Torcy (supermarché) (71), 45 salariés
- Toulouse Basso-Cambo (supermarché), 73 salariés
- Valence 2 (supermarché), 60 salariés
- Valentigney (25) (supermarché), 15 salariés
- Vénissieux (Vénissy) (69) (supermarché), 29 salariés