Nissan et Honda décident de mettre fin à leurs négociations de fusion

Les conseils d'administration de Nissan et de Honda ont chacun décidé jeudi de mettre officiellement fin à leurs négociations en vue d'une fusion.
"À l'issue de ces discussions, les deux groupes ont conclu que, pour privilégier la rapidité des prises de décision et de leur exécution dans un environnement de marché de plus en plus volatil (...), il serait plus approprié de cesser les pourparlers et de résilier le protocole d'accord", ont-ils indiqué dans un communiqué commun.
Les deux groupes publient leurs résultats trimestriels aujourd'hui.
Les deux constructeurs japonais avaient annoncé en décembre dernier ouvrir des négociations en vue d'une fusion, qui aurait donné naissance au troisième acteur mondial du secteur automobile avec un volume de 8 millions de voitures vendues par an. Ce mariage aurait permis de dégager des économies d'échelles pour financer à la fois la recherche et l'évolution de l'outil industriel.
Mais les fiançailles ont vite tourné au cauchemar car une fusion entre égaux n'était en réalité pas possible. La valorisation de Honda en bourse est aujourd'hui quasiment cinq fois supérieur à celle de Nissan.
Quel avenir pour Nissan?
Dans le communiqué, on peut d'ailleurs lire que plusieurs options ont été envisagées pour la structure de la future société commune et que Honda a finalement proposé à Nissan de devenir une de ses filiales.
C'est cette option qui a précipité la fin des discussions, une option jugée impensable par Nissan qui a donc décidé de claquer la porte.
Les deux entreprises vont néanmoins continuer à collaborer sur les véhicules électriques, dans le cadre d'un partenariat qu'elles avaient tissé il y a quelques mois.
"A l'avenir, Nissan et Honda collaboreront dans le cadre d'un partenariat stratégique pour affronter l'ère des véhicules électrifiés et intelligents, en s'efforçant (...) de maximiser la valeur" et les points forts des deux groupes, ont-ils assuré jeudi dans leur communiqué commun.
La question est de savoir quel est l'avenir pour Nissan, en grande difficulté, et en passe de licencier 9.000 personnes et de réduire sa capacité de production mondiale de 20%.
Nissan ne peut pas survivre seul. Le géant Foxconn a indiqué ce mercredi qu'il pourrait s'allier avec le constructeur japonais en rachetant les parts de Renault qui détient encore 36% du capital de Nissan.
Ce jeudi, suite à l'annonce des deux constrcteurs, Renault indique qu'il "continuera à soutenir Nissan". "En tant qu'actionnaire de Nissan, les termes de cette transaction, y compris le fait qu'elle n'inclue aucune prime de contrôle, ne sont pas acceptables", a ajouté Renault.