BFM Business
Entreprises

"Ni fasciné, ni attiré par le pouvoir": Michel-Édouard Leclerc assure ne pas vouloir être candidat à la présidentielle

placeholder video
Dans un billet publié sur son site internet, Michel-Édouard Leclerc dit n'avoir "jamais" eu l'intention de se présenter à l'élection présidentielle de 2027.

Il s'était dit "disponible pour la nation" mais ne s'engagera pas en politique pour autant. Après la publication de sondages le plaçant ces derniers jours comme le patron le plus présidentiable aux yeux des Français, Michel-Édouard Leclerc dément vouloir se porter candidat en 2027.

Dans un billet publié sur son site internet et intitulé "Moi, Président de la République? Ma réaction", le chef d'entreprise assure n'avoir "jamais eu la prétention de briguer à la magistrature suprême", ni d'avoir "un rôle instutionnel" et ne souhaite pas non plus "rentrer dans un parti". "On me l'a proposé, d'autres m'y poussent... Je veux rester indépendant", affirme-t-il.

"Je n'ai jamais affiché de telles intentions!", martèle encore Michel-Édouard Leclerc qui se dit "ni fasciné, ni attiré par le pouvoir".

Il s'étonne par ailleurs d'avoir été testé dans les sondages pour la course à l'Élysée: "Est-ce pour nourrir l'idée de dégagisme en politique ou discréditer d'autres prétendants?", s'interroge-t-il.

Le président du comité stratégique des centres Leclerc assume en revanche avoir un rôle "d'entrepreneur engagé", lui qui "peste contre l'actuelle paralysie française et un discours inaudible pour la plupart de nos concitoyens". "Demander à des salariés qui gagnent 1.900 euros par mois de travailler plus pour équilibrer les comptes publics sur lesquels ils n'ont pas la main, c'est quand même du délire, non?", poursuit-il.

Bernard Arnault, Michel-Edouard Leclerc: les grands patrons sont-ils tentés pour 2027?
Bernard Arnault, Michel-Edouard Leclerc: les grands patrons sont-ils tentés pour 2027?
3:39

Les entrepreneurs ne doivent pas "jouer perso"

Plutôt que le pouvoir, Michel-Édouard Leclerc dit aimer "l'action, construire, faire avancer des projets" en travaillant "en équipe notamment avec (ses) collègues de E.Leclerc".

"J'ai d'ailleurs conscience que je finis par incarner une marque et que ce serait très difficile légalement d'exercer un mandat public dans ce contexte", ajoute-t-il.

Le dirigeant revendique malgré tout d'intervenir "dans le débat politique" notamment "pour rapeller qu'en négociations, on avait intérêt à jour collectif" face aux États-Unis. "Notre Europe est attaquée par un Trump impulsif et un Vance arrogant, qui menacent de leur suffisance nos entreprises, nos viticulteurs et veulent taxer nos bagnoles à défaut de savoir vendre les leurs...", souligne Michel-Édouard Leclerc, rappelant que "nous achetons pourtant, jusqu'à l'ivresse, les services des Gafam américains!"

"Et donc oui: c'était de ma part très politique de rappeler que les entrepreneurs, comme tous les Français, doivent 'faire société', 'faire nation', en ne jouant pas perso."

De la même manière, il reconnaît faire de la politique lorsqu'il se dit "outré que la politique budgétaire soit l'horizon unique de nos projets collectifs, sans défense affirmée du pouvoir d'achat, d'une réforme des dépenses publiques, sur fond d'injonctions écologiques sans débats avec les professionnels de chaque secteur et des collectivités locales, sans droit à l'expérimentation que permettrait par exemple la décentralisation".

Enfin, Michel-Édouard Leclerc dit aussi "partager les critiques de (ses) collègues patrons qui dénoncent un trop plein de charges, normes et taxes". "Il faut réformer, trouver de nouvelles ressources. Mais de là à lécher les bottes d'un Musk qui licencie à la tronçonneuse: non merci, pas pour moi!", indique-t-il, avant de plaider "pour qu'on relance l'ascensur social par la rémunération du travail" et "pour une écologie non punitive à laquelle on adhère avec des solutions partagées".

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco