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Négociations commerciales: à 5 jours de la date butoir, beaucoup de contrats ne sont toujours pas signés

Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture.

Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture. - Ludovic Marin - AFP

Les négociations annuelles entre industrielles et distributeurs sont extrêmement tendues cette année dans un contexte de retour de l'inflation. A cinq jours de la date butoir, les taux de signature sont inférieurs de 20 points par rapport à la normale, a indiqué le ministère de l'Agriculture.

Les contrats commerciaux entre les supermarchés et leurs fournisseurs de l'agroalimentaire tardent à être signés lors de négociations annuelles "extrêmement tendues", alors que les industriels tentent de répercuter l'inflation sur leurs prix de vente, a indiqué ce mercredi le gouvernement. "A cinq jours de la fin des négociations, les taux de signature sont plus bas qu'à la normale. Il y a une différence de 20 points, en particulier pour les grands groupes", a souligné le cabinet du ministre de l'Agriculture Julien Denormandie.

Selon les données de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), "à ce stade, on serait à 75% de signatures pour les PME, mais environ 30% pour les grands groupes", a rapporté le cabinet à l'issue d'un comité de suivi réunissant l'exécutif et les acteurs de la chaîne alimentaire. La tenue de ce comité, à une semaine de la clôture des négociations le 1er mars, est inhabituelle, "mais la situation l'imposait, parce que les négociations sont extrêmement tendues", a ajouté cette source.

Au lendemain de l'annonce de sanctions contre Intermarché au titre de précédents cycles de négociations, le gouvernement affiche sa "détermination" à faire appliquer la récente loi Egalim 2. "Nous veillons très fermement aux négociations commerciales qui sont en cours et qui ne peuvent pas se conclure au détriment de nos agriculteurs", a déclaré mercredi le Premier ministre Jean Castex, lors de la session des questions au gouvernement au Sénat.

Les industriels veulent des hausses de prix de "6-7%" en moyenne

Sur les produits non alimentaires, les distributeurs demandent des baisses de prix "alors que sur l'alimentaire, c'est en légère inflation à ce stade", selon le gouvernement. Il demeure toutefois "encore une très grosse différence entre le souhait des industriels", qui veulent des hausses "en moyenne de 6-7%", "et les niveaux d'inflation actuellement négociés", a-t-on indiqué de même source.

Si elles n'obtiennent pas des tarifs satisfaisants, des entreprises vont se trouver dans des "situations catastrophiques, notamment dans les viandes", estime Dominique Chargé, président de la fédération des coopératives agricoles. Les tensions s'expliquent par l'inflation pesant sur les matières premières agricoles comme sur les coûts industriels (énergie, emballages, transports). Les fabricants de légumes en conserve doivent par exemple composer avec des prix de l'acier quasiment doublés ces derniers mois.

Autre point de vigilance du gouvernement, le respect de la date butoir des négociations: "Les ministres l'ont rappelé, la loi est très claire, le 1er mars à 23H59, les négociations sont terminées, les contrats doivent être signés." Le gouvernement souligne que les entreprises en faute s'exposeront à de lourdes amendes, tant côté fabricant que côté distributeur.

P.L. avec AFP