BFM Business
Entreprises

Naf Naf est tombée "à cause de la machine de guerre Shein"

placeholder video
Sur BFM Business, Yann Rivoallan, président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin explique pourquoi la marque française n'a pas profité de sa transformation.

Naf Naf est la dernière victime des difficultés du prêt-à-porter français. L'enseigne a demandé jeudi son placement en redressement judiciaire. Son sort sera tranché ce mardi au tribunal de commerce de Bobigny.

La marque française lancée en 1973 emploie 660 salariés en France, détient 131 magasins et affichait en 2022 un chiffre d'affaires de 141 millions d'euros.

Comme le souligne sur BFM Business ce lundi Yann Rivoallan, président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin, Naf Naf est "un cas particulier".

Mode durable

Contrairement à d'autres marques, l'enseigne s'est digitalisée il ya longtemps: "Ils ont eu un site internet dès 2010 et ils étaient très forts sur les réseaux sociaux. Elle avait su se transformer et avait été reprise par un fabricant turc qui pouvait l'approvisionner très facilement avec beaucoup de nouveautés" explique le spécialiste.

Néanmoins, Naf Naf "n'a pas pu être aidée par l'Etat pendant le Covid, ils n'ont pas pu avoir les PGE pour des problèmes administratifs. C'est une étape ratée" poursuit-il.

Mais surtout, la marque, comme tant d'autres, est la victime "d'une machine de guerre: Shein. Cette machine est en train de bouleverser la distribution en France. Naf Naf tombe et les autres sont aussi tombés à cause de cette machine de guerre".

Pour autant, Yann Rivoallan estime que la marque a des atouts pour rebondir, "les propriétaires vont tout faire pour la reprendre mais il faut tout changer" notamment en se concentrant sur la mode durable soit tout l'inverse du géant chinois.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business