BFM Business
Entreprises

Médicaments contre le cancer: la biotech marseillaise ImCheck lève près de 100 millions d'euros

placeholder video
La biotech ImCheck a levé 96 millions d'euros pour faire avancer ses recherches sur sa principale molécule développée pour lutter contre le cancer.

La biotech marseillaise ImCheck Therapeutics, spécialisée dans les anticorps monoclonaux, a levé près de 100 millions d'euros pour faire avancer ses recherches sur sa principale molécule pour lutter contre le cancer, a-t-elle annoncé ce lundi. Avec l'objectif de réussir à "démontrer une réduction tumorale supérieure à celle des traitements existants", a expliqué sur BFM Business Pierre d'Epenoux, président d’ImCheck Therapeutics.

ImCheck a levé 96 millions d'euros qu'elle compte utiliser pour mener ICT01, son candidat médicament le plus avancé, vers la finalisation d'un essai clinique sur l'homme dit de phase IIB (la phase intermédiaire), explique-t-elle dans un communiqué. "J’aimerais avoir un de nos premiers anticorps thérapeutiques dans les protocoles cliniques d’ici la fin de cette décennie, donc potentiellement 2028", a déclaré Pierre d'Epenoux.

"Repérer et tuer les cellules cancéreuses"

Les anticorps monoclonaux font partie des thérapies dites ciblées: ces molécules, qui sont fabriquées en laboratoire depuis plus d'une vingtaine d'années, agissent sur certains mécanismes de l'immunité, que ce soit dans le cancer ou les maladies auto-immunes.

Avec son anticorps ICT01, ImCheck entend activer une sous-population des lymphocytes T, les lymphocytes T Gamma-delta, cellules du système immunitaire. "Les lymphocytes T Gamma-delta font partie de l'immunité innée et acquise, elles vont à la fois repérer et tuer les cellules cancéreuses, et en plus recruter les autres cellules du système immunitaire", souligne Pierre d'Epenoux.

ImCheck veut amener ces cellules à migrer de la circulation sanguine jusque dans les tissus à la recherche de cellules dites stressées, que ce soit en raison d'infections ou d'un cancer. L'intérêt de cette technologie, selon le président de la biotech, repose dans sa capacité à toucher non pas seulement certains patients porteurs d'une mutation génétique particulière, mais potentiellement tous types de patients dans tous types de cancers.

Troisième tour de table depuis 2015

Créée en 2015, la société d'environ quarante personnes est issue des travaux en immunologie du professeur Daniel Olive, un chercheur de l'Institut Paoli-Calmettes (IPC) de Marseille, l'un des principaux centres européens en cancérologie. Ce tour de table, le troisième depuis sa création, a été mené par les fonds internationaux de capital-risque Earlybird et Andera Partners. Le fonds Invus et la Leukemia and Lymphoma Society ont rejoint les investisseurs historiques d'ImCheck.

Les fonds seront prioritairement alloués à la poursuite de l'essai clinique qui évalue actuellement ICT01 à la fois en monothérapie et en combinaison avec un autre médicament, dans un large éventail de tumeurs. Ils permettront en outre d'accélérer l'entrée en essais cliniques d'autres anticorps développés par la biotech, en immuno-oncologie mais aussi dans les maladies auto-immunes et infectieuses, précise le communiqué

P.L. avec AFP