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Mécontent d'avoir perdu un appel d'offre, un patron écrit à tous les habitants de Belfort

Une rue quasi vide de Belfort, dans l'est de la France, où le couvre-feu démarre dès 18H00, le 4 janvier 2021

Une rue quasi vide de Belfort, dans l'est de la France, où le couvre-feu démarre dès 18H00, le 4 janvier 2021 - SEBASTIEN BOZON © 2019 AFP

Le chef d'entreprise assure qu'il n'est pas mauvais perdant, mais qu'il a voulu démontrer "la mauvaise décision" de la ville.

Perdre des appels d'offre de marchés publics fait partie du quotidien d'une entreprise. Se plaindre auprès des habitants d'un tel échec est au contraire assez inhabituel. C'est pourtant ce qui s'est passé dans le Jura cette semaine. Girod Médias, un acteur important du mobilier urbain publicitaire échoue donc dans un appel d'offre lancé par la mairie de Belfort qui souhaite renouveler ces supports pour les 15 prochaines années.

Ce qui ne plaît pas du tout à son patron qui décide d'envoyer un courrier à tous les foyers de la ville, soit 25.000 lettres pour un coût de 10.000 euros, rapporte France Bleu.

"C'est allé loin"

Dans ce courrier, Philippe Girod, le patron de l'entreprise s'attache à démontrer que la ville a fait un mauvais choix. Mauvais joueur? L'entrepreneur réfute cette accusation.

"Des contrats, j'en gagne, j'en perds. J'en fais des dizaines de milliers de candidatures, je détiens aujourd'hui un peu plus de 250 contrats. Je ne fais pas des actions de ce type quand je ne suis pas retenu. Mais là Belfort c'est allé loin. Quand j'ai vu que le maire avait augmenté les impôts locaux, j'ai eu l'idée et l'initiative de ce courrier, ça m'a donné l'idée d'informer les Belfortains sur la façon dont a été géré ce marché", indique-t-il à nos confrères.

Le patron dans sa missive explique les raisons de sa colère: son entreprise aurait proposé une offre bien meilleure avec une redevance annuelle de 248.000 euros et l'installation de nouveaux mobiliers d'une valeur de 2 millions d'euros.

"La ville se prive de 1,95 million d'euros"

Selon lui, son concurrent qui a remporté le marché n'aurait proposé qu'une redevance de "140.000 euros seulement par an" et la rénovation du mobilier existant. Ainsi, selon Philippe Girod, "la Ville s'est privée d'une recette de 1,95 million d'euros".

La mairie de Belfort a donc pris une "mauvaise décision, avec des conséquences pour les contribuables. Je suis dans l'incompréhension. Je ne sais pas comment ils ont pu se passer d'une somme pareille. Qu'est-ce qui justifie qu'ils puissent se priver de cette somme alors que mon entreprise est reconnue sur le marché? Alors que la ville de Belfort était venue visiter mon entreprise et avait vu la qualité de mes produits. Je pense que c'est une question qu'il faut leur poser, qu'il faut poser à Monsieur le maire", écrit amer le chef d'entreprise.

Contactée par nos soins, la mairie de Belfort n'a pas encore retourné nos demandes de commentaires.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business