Lettre de l'ambassade américaine aux entreprises françaises: le ministère du Commerce extérieur dénonce des "ingérences inacceptables"

L'ambassade américaine à Paris. - Thomas Samson
Le ministère français du Commerce extérieur a dénoncé ce samedi 29 mars des "ingérences américaines" après l'envoi d'une lettre de l'ambassade des États-Unis à Paris à plusieurs entreprises françaises leur demandant de renoncer à leurs pratiques de discrimination positive.
"Les ingérences américaines dans les politiques d'inclusion des entreprises françaises, comme les menaces de droits de douanes injustifiés, sont inacceptables", a indiqué le ministère dans un communiqué transmis à l'AFP.
"La France et l'Europe défendront leurs entreprises, leurs consommateurs, mais aussi leurs valeurs", a affirmé le ministère à l'AFP, dans un contexte de forte tensions commerciales entre les Etats-Unis et l'Europe.
Un "formulaire de certification du respect" de la loi américaine "anti-discrimination"
Dans la lettre reçue par des dizaines de grandes entreprises françaises et cabinets d'avocats, selon une information des Échos, la possibilité de répondre à des appels d'offres américains est conditionnée au renoncement des pratiques de discrimination positive.
"Nous vous informons que le décret 14.173, concernant la fin de la discrimination illégale et rétablissant les opportunités professionnelles basées sur le mérite, signé par le président Trump, s'applique également obligatoirement à tous les fournisseurs et prestataires du gouvernement américain, quels que soient leur nationalité ou le pays dans lequel ils opèrent", indique le courrier.
Les entreprises sont invitées à signer un "formulaire de certification du respect de la loi fédérale américaine sur l'anti-discrimination" dans un délai de cinq jours pour déclarer qu'elles n'opèrent "aucun programme faisant la promotion de la diversité, de l'équité et de l'inclusion". En cas de refus, "nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous en donner les raisons en détail, que nous ferons remonter à nos services juridiques", indique l'ambassade.
"Cette pratique reflète les valeurs du nouveau gouvernement américain" avait réagi vendredi l'entourage du ministre de l'Économie Eric Lombard. "Ce ne sont pas les nôtres", ajoutait le cabinet de Bercy dans sa réaction transmise à la presse, précisant que "le ministre le rappellera à ses homologues au sein du gouvernement américain".
Interrogée par l'AFP, l'ambassade des Etats-Unis à Paris n'a pas réagi dans l'immédiat.