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Les entreprises européennes anticipent plus de retards de paiements dans les mois à venir

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En France, les retards de paiement entre entreprises s'allongent à 17 jours contre 11 un an plus tôt, selon une enquête européenne menée par Intrum.

En Europe, six entreprises sur dix s'attendent à ce que les retards de paiement augmentent dans les mois à venir sur fond d'inflation et de hausse des taux d'intérêt, selon une enquête publiée mardi par la société de recouvrement Intrum.

Une majorité d'entreprises déclare manquer d'expérience face à une inflation qui a atteint un niveau inédit depuis plusieurs décennies, et 51% d'entre elles considèrent que la hausse des prix les empêche de croître, de répondre aux demandes salariales et de payer leurs fournisseurs en temps et en heure, d'après les résultats de l'enquête conduite auprès de 11.000 sociétés dans 29 pays européens entre le 14 janvier et le 12 avril derniers.

77% des entreprises acceptent d'allonger les délais de paiement

En France, où 600 entreprises ont été interrogées, les retards de paiement entre entreprises (B to B) s'allongent déjà. Ainsi, "l'écart entre les délais de paiement contractuels et effectifs est de 17 jours en 2022 contre 11 jours en 2021", détaille Intrum, qui précise que "83% des entreprises françaises ont accepté d'allonger leurs délais de paiement en 2022" dont une majorité pour éviter les risques de faillites, et 77% "pour pérenniser leur relation avec leurs fournisseurs".

Les retards de paiement des factures aux consommateurs finaux (B to C) ont au contraire diminué, tandis que ceux des services publics aux entreprises ont au contraire explosé, passant de 9 à 23 jours, a précisé à l'AFP Jean-Luc Ferraton, directeur général d'Intrum France.

Alors que les délais de paiement avaient été protégés par les aides en trésorerie, notamment les prêts garantis par l'Etat (PGE), durant la crise sanitaire, les remboursement de ces mêmes prêts, ajoutés aux tensions sur les approvisionnements et aux hausses de prix, mettent aujourd'hui les entreprises sous pression.

Face à cette situation, huit sur dix déclarent que le renforcement de la liquidité fait partie de leurs priorités stratégiques pour 2022, d'après l'enquête.

Le non-respect des délais de paiement est "un risque avéré qui est responsable d'un quart des faillites en France", souligne M. Ferraton, au moment où les défaillances d'entreprises connaissent selon la Banque de France une hausse modérée, tout en se maintenant à niveau nettement inférieur à celui qui prévalait avant la crise sanitaire.

OC avec AFP