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Les actionnaires salariés de Suez et Engie demandent à l'Etat de suspendre le rapprochement avec Veolia

Le rapprochement entre Veolia et Suez menacerait 10.000 emplois dans le monde dont la moitié en France

Le rapprochement entre Veolia et Suez menacerait 10.000 emplois dans le monde dont la moitié en France - Ludovic MARIN

Les actionnaires salariés estiment que le rachat par Veolia des parts d'Engie dans Suez est "mal préparé" et "préjudiciable pour les actionnaires comme pour les salariés".

Les actionnaires salariés des groupes Suez et Engie, dans une démarche commune, ont demandé ce mercredi à l'Etat de "surseoir" à tout rapprochement avec Veolia, estimant que "l'intérêt social" du projet "est loin d'être avéré".

Suez, spécialiste du traitement de l'eau et des déchets, bataille depuis la fin août pour son indépendance, depuis que son actionnaire principal Engie s'est vu offrir par Veolia de lui céder ses 29,9% de parts pour 2,9 milliards d'euros.

"Il s'agit d'une opération financière mal préparée, préjudiciable pour les actionnaires comme pour les salariés qui, une fois de plus, subiront, sans être consultés, la double-peine du marché", jugent les actionnaires salariés, qui représentent respectivement le deuxième bloc au capital d'Engie (3,2%) et le troisième chez Suez (4,1%).

"Nous avons besoin d'un peu de temps"

"L'intérêt social du projet pour nos entreprises respectives nous semble loin d'être avéré", déplorent-ils, estimant qu'"un projet industriel ne peut se bâtir sans étudier les impacts long terme et sans tenir compte de l'avis des parties prenantes que sont les actionnaires salariés".

Cette question des délais a également été soulevée par le président de Suez, Philippe Varin, qui était auditionné par les députés mercredi matin.

"Je ne vois pas pourquoi Engie, dont l'Etat est actionnaire à 23,6%, accepterait un ultimatum de quatre semaines sur un sujet aussi fondamental. Nous avons besoin d'un peu de temps pour préparer des offres alternatives", a-t-il déclaré.

"Nous avons bien compris le besoin d'Engie de céder sa part dans le capital de Suez, nous sommes convaincus que nous pouvons proposer des solutions avec un pool d'investisseurs", a-t-il dit, dénonçant l'offre de Veolia "qui, assortie d'un ultimatum aujourd'hui du 30 septembre, ne nous paraît pas acceptable".

Mardi, Veolia s'est dit "prêt" à "discuter" avec Engie de son projet de rachat de sa participation dans Suez, y compris du prix. Suez a également affirmé mardi que ce rapprochement menacerait 10.000 emplois dans le monde, tandis que Veolia a affirmé que son projet préserverait les emplois.

P.L. avec AFP