Le plafonnement des commissions des titres-restaurants "n'a aucun sens": Edenred se défend

Petit vent de panique dans le secteur des titres-restaurants. La menace d'Olivia Grégoire de plafonner les commissions payées par les commerçants aux opérateurs a fait plonger de 11% l'action d'Edenred ce lundi.
"Les commissions sont trop élevées et les démarches sont trop compliquées", expliquait ce lundi sur Franceinfo, la ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme qui chiffre à 25% le taux de refus par les commerçants.
Et de préciser que les résultats d'une enquête de l'Autorité de la concurrence seront connus "dans les jours qui viennent". Elle prévient: "s'il y avait un dysfonctionnement de marché qui était prouvé, je ne prendrais pas de temps pour plafonner les commissions. S'il y a dysfonctionnement, nous les plafonnerons plutôt au plancher qu'au plafond" souligne-t-elle.
"Aucune raison d'encadrer les prix"
Pour Ilan Ouanounou, directeur général France d’Edenred, ce plafonnement "n'a aucun sens" lance-t-il ce mardi sur BFM Business.
"D'abord, elles sont très raisonnables, elles sont d'environ 4%, mais ça apporte plus de 15% de chiffre d'affaires aux restaurateurs: c'est 8 milliards d'euros de chiffre d'affaires additionnels" souligne le dirigeant.
"C'est donc un peu normal que le restaurateur y contribue un peu" ajoute-t-il. "Par ailleurs, le marché du ticket-restaurant est parfaitement concurrentiel. Il y a 13 émetteurs en France dont cinq gros, combien de marchés comptent cinq gros opérateurs en France?" s'interroge Ilan Ouanounou.
"Il n'y a donc pas de raisons d'encadrer les prix dans une économie libre lorsqu'on est sur un marché parfaitement concurrentiel.
Rappelons qu'en 2019, les quatre émetteurs historiques ont été condamnés par l'Autorité de la concurrence pour "entente" et ont écopé de 415 millions d'euros d'amendes. Une décision en appel est attendue avant la fin de l'année.
"Enfin, la dématérialisation très naturellement va réduire les coûts pour les restaurateurs donc on n'a pas besoin d'encadrer ces commissions" conclut-il.
Problème, les restaurateurs se plaignent que certains opérateurs aient aligné la commission des tickets dématérialisés à celui du papier. Ce que Edenred dément, estimant qu'en moyenne "il y a un point d'écart" entre les deux.