Le patron de la CPME estime que "le plus grand plan social" se passe dans les PME et TPE

"Il faut préserver les PME". Invité de BFM Business ce jeudi, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), François Asselin, a mis en garde contre les mesures du Budget 2025 qui pourraient fragiliser davantage les PME dans un environnement déjà perturbé.
"Il y a effectivement dans notre pays aujourd'hui environ 250.000 salariés qui sont dans une enterprise en difficulté. Cela ne veut pas dire qu'elles vont toutes fermer la porte, mais ça veut dire que c'est fragile", a-t-il indiqué.
Si la fermeture d'usines de grandes entreprises, comme Michelin, font souvent "la une des journaux", le "plus grand plan social se passe dans les PME, dans les TPE", a ajouté François Asselin.
D'autant que, lorsqu'une PME ferme, "ce sont des emplois qui ne sont pas remplacés. Lorsqu’il y a un départ, ce sont des ruptures conventionnelles, ce sont des licenciements économiques avec peu d’effectifs mais quand vous cumulez tout cela, ça fait beaucoup, beaucoup d’emplois", a-t-il dit.
À l'inverse, lorsqu'une grande entreprise ferme une usine, "c'est très triste mais une autre usine va continuer à tourner", alors que "lorsqu'une PME disparaît, c'est la vie économique sur un territoire qui disparaît".
L'absence de Budget conduirait à un "No man's land économique"
François Asselin s'est également montré particulièrement critique sur le Budget actuellement examiné par le Parlement, et notamment sur les hausses d'impôts qu'il contient. "On nous demande de choisir notre punition. On sait que la fiscalité, qui est déjà la plus élevée d’Europe, va continuer d’augmenter sur les entreprises. On sait que le coût du travail, alors que nous avons déjà beaucoup de problèmes de compétitivté, va augmenter pour les entreprises", a-t-il déploré.
Mais pour lui, le pire serait l'absence de Budget en cas de censure du gouvernement: "Ne pas avoir de Budget, cela veut dire qu'on va rentrer dans un No man's land institutionnel et donc un No man's land économique", a-t-il mis en garde. Dans ce scénario, "l'activité risque malheuresment de s'arrêter et on risque de payer ça avec des défaillances", a-t-il conclu.