Inflation: les PME françaises forcées d'augmenter leurs prix ou de réduire leurs marges

Hausse des matières premières, des emballages, de la logistique et de l'énergie: les PME françaises doivent faire des choix difficiles pour maintenir la tête hors de l'eau.
Comme le confirme une étude* européenne menée par SumUp, 39% de ces entreprises ont augmenté ou vont augmenter leur prix de vente. Un chiffre élevé mais néanmoins inférieur à certains de nos voisins puisqu'il se hisse à 52,1% en Allemagne et à 44,1% en Suisse. De plus, 32,3% des PME disent qu'elles ont ou vont réduire leur marge.
Reste que 47,4% des PME françaises s’attendent à un chiffre d’affaires en baisse par rapport à l’année précédente sur la période des fêtes de fin d’année. Au niveau européen, le Royaume-Uni (58,2%) et l’Allemagne (52,8%) sont les plus pessimistes face à ces faibles prévisions de croissance.
Le gouvernement n'en fait pas assez
Autre décision incontournable: la sobriété énergétique. 29,4% des PME françaises vont tenter de réduire ce coût. Rappelons que le gouvernement a appellé les entreprises du pays à baisser leur consommation de 10%.
Mais les patrons estiment que le gouvernement n'en fait pas assez. Malgré le bouclier tarifaire pour les uns ou le nouveau dispositif d'aide pour les autres, 68% ont le sentiment que le gouvernement ne prend pas de mesures concrètes et efficaces pour les aider à faire face à la situation économique actuelle. Cette perception est encore plus largement partagée en Allemagne (84%).
Cette pression a également des conséquences sur l'investissement des entreprises. Selon une récente étude de Bpifrance et de l'institut Rexecode, moins d'une PME sur deux (49%) compte aujourd'hui investir, contre 55% il y a six mois. En cause, une trésorerie dégradée.
Pour autant, malgré tous ces vents contraires, c'est l'optimisme qui prévaut. Seules 9,1% des PME françaises envisagent de mettre la clé sous la porte à cause de la crise selon l'étude de SumUp.
*: L’enquête a été menée auprès de PME européennes du 2 au 9 novembre 2022, au travers d’un questionnaire auto-administré en ligne. Elle a été conduite auprès d’un échantillon de 3488 personnes basées dans 5 pays (Royaume-Uni (890), France (730), Italie (1404), Allemagne (333) et Suisse (131).