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Les TPE et PME prévoient une baisse de leurs investissements en raison d'une trésorerie détériorée

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Dans un baromètre de Bpifrance et de l'institut Rexecode, les entreprises de moins de 250 salariés témoignent d'une détérioration de leur trésorerie qui devrait se poursuivre dans les mois à venir.

Les PME et les très petites entreprises (TPE) font part d'une "nette détérioration" de leur trésorerie au troisième trimestre, et leur intention d'investir diminue, selon un baromètre publié mercredi par Bpifrance et l'institut Rexecode. Les chefs des petites entreprises s'attendent aussi à une nouvelle dégradation de leur trésorerie au cours des trois mois à venir, selon les résultats de l'enquête réalisée du 25 août au 7 septembre auprès de 2.195 entreprises de 1 à 249 salariés.

La situation n'est toutefois pas encore alarmante à ce stade étant donné que la trésorerie des TPE/PME est aujourd'hui revenue à son niveau d'avant la crise sanitaire, après l'avoir dépassé.

Des intentions d'investissement en baisse

Face à une conjoncture morose, les intentions d'investissement reculent de deux points par rapport au deuxième trimestre, avec tout de même encore 53% des entreprises qui comptent investir en 2022. Mais les chefs d'entreprise qui estiment que leurs dépenses d'investissement seront en baisse cette année sont désormais plus nombreux que ceux qui pensent qu'elles seront en hausse. Si elle baisse, la volonté d'investir "ne plonge pas" pour autant, malgré des difficultés d'approvisionnement persistantes et un environnement anxiogène, relève le directeur des études de Bpifrance, Philippe Mutricy.

A noter la forte croissance de la volonté d'investir dans les économies d'énergie et le recyclage, en lien avec les fortes augmentations de prix des hydrocarbures, plus que dans de nouveaux produits ou services, ou dans l'extension de la capacité de production. La modernisation ou le renouvellement des équipements arrivent toutefois toujours en tête des raisons d'investir.

Il y a un ralentissement, mais c'est loin d'être la panique", a expliqué à l'AFP M. Mutricy, qui note que la première difficulté signalée par les patrons de PME et de TPE reste les "difficultés d'embauche".

Des difficultés de prix persistantes

Point positif, les conditions d'accès au crédit "qui se desserrent légèrement et restent favorables", que ce soit à court ou moyen terme. Un constat partagé mardi par le médiateur du crédit de la Banque de France, Frédéric Visnosky, qui a souligné que si les taux d'intérêt remontaient, ils restaient très nettement en dessous du niveau de l'inflation.

Pourtant, "l'espoir du rebond en 2023 s'éloigne" pour les entreprises, avec notamment "des difficultés de prix qui continuent de travailler de manière sous-jacente leur modèle économique et leur compte de résultat", selon le responsable des études de Bpifrance. Enfin, les dirigeants qui prévoient de relever leurs prix le font à 88% à cause de l'augmentation des intrants hors énergie, à 37% en raison des hausses de salaires et seulement à 33% à cause du coût élevé de l'énergie.

TT avec AFP