Semi-conducteurs: Intel va ouvrir une usine à 20 milliards de dollars dans l'Ohio aux Etats-Unis

Il s'agit évidemment de répondre à la demande massive mondiale de composants alors que la pénurie reste très forte. Mais les puces qui seront produites ne seront a priori pas destinées au secteur qui souffre le plus: l'automobile.

Intel est sur le point d'annoncer un nouveau méga-investissement pour accentuer sa production de semi-conducteurs. Selon Reuters, le géant devrait dévoiler ce vendredi une nouvelle dépense de 20 milliards de dollars pour la création d'un nouveau grand site de production près de Columbus, dans l'Ohio aux Etats-Unis.

Ce site pourrait contenir deux usines et faire travailler pas moins de 3000 personnes. Il pourrait s'agir d'une première étape d'un plan visant à ouvrir 8 unités de production. Le complexe pourrait coûter au final 100 milliards de dollars sur une décennie et éventuellement employer 10.000 personnes.

Pour le moment, le fondeur ne souhaite pas faire de commentaires mais indique que son PDG communiquera aujourd'hui autour des "derniers plans d'investissement d'Intel dans le leadership de la fabrication" alors qu'il travaille "pour répondre à la demande croissante de semi-conducteurs avancés".

Pression de la Maison blanche

Le fondeur entend répondre également à la pression de la Maison blanche qui souhaite "augmenter l'offre de semi-conducteurs, en fabriquer davantage en Amérique et reconstruire nos chaînes d'approvisionnement ici chez nous". Rappelons qu'Intel compte également ouvrir une méga-usine de puces en Europe, a priori à Dresde en Allemagne.

Il s'agit évidemment de répondre à la demande massive mondiale de composants alors que la pénurie reste très forte. Mais il faudra du temps pour construire et faire démarrer ces usines. Intel en est d'ailleurs conscient et estime que cette pénurie est partie pour durer encore au moins un an.

Par ailleurs, les puces qui seront produites ne seront a priori pas destinées au secteur qui souffre le plus: l'automobile. Intel entend produire des composants de dernière génération alors que 95% des puces utilisées dans l'industrie automobile sont des composants d'ancienne génération datant des années 1990/2000.

Intel estime que la pénurie est partie pour durer encore un an

"Les plus grandes pénuries concernent les puces d'ancienne génération, les anciens semi-conducteurs dont dépend l'industrie automobile. Mais les capacités de fabrication supplémentaires sont principalement constituées dans les nouvelles générations, ce qui signifie que ces investissements offriront peu de soulagement" avertit dans une étude, le cabinet Roland Berger.

Ce dernier estime que la demande mondiale en semi-conducteurs devrait augmenter de 17% en 2022, alors que l'offre ne progressera que de 6%. "La pénurie de puces persistera jusqu'en 2023 – et probablement au-delà. Les extensions de capacité qui ont été annoncées ne suffisent pas à répondre à la demande", alerte-t-il.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business