BFM Business
Industries

Scaf: Eric Trappier (Dassault) relativise l'accord européen

placeholder video
Sur RTL, le patron de l'industriel qui serait chargé de fabriquer le futur avion de combat estime que "ce n'est pas encore tout à fait fait".

Le chemin est encore long. Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, s'est attaché ce lundi à relativiser l'annonce d'accords aux niveaux gouvernemental et industriel pour le lancement de la prochaine phase de développement du futur système de combat SCAF (système de combat aérien du futur) qui inclut notamment un nouvel avion de chasse.

"Il y a une pseudo-annonce politique qui a été faite. Je pense que les autorisations allemandes - qui étaient difficiles à obtenir - sont sorties et ça a donné lieu à des fuites. Ce n'est pas encore tout à fait fait", a-t-il déclaré sur RTL. "Avant l'heure ce n'est pas tout à fait l'heure", a-t-il ajouté.

Et de souligner qu'aucun accord n'a encore été signé entre Dassault et Airbus, laissant entendre qu'il n'était pas garanti que la signature intervienne dans la semaine.

"Au tout début du processus"

Même si "ça a progressé", Eric Trappier prévient qu'"on est à un tout début du processus" car il ne s'agit pour l'instant que de s'accorder sur la réalisation d'études. "Il y a d'autres étapes derrière qui devront venir, faire voler un démonstrateur et puis lancer un programme de développement", a-t-il expliqué.

"Après des négociations intenses, un accord entre industriels a pu être atteint pour la prochaine phase du programme" du SCAF, avait pourtant indiqué le 18 novembre le ministère allemand de la Défense.

"Nous pouvons confirmer que les discussions entre l'industrie et les gouvernements sur la prochaine phase du SCAF ont abouti, ce qui représente un grand pas en avant pour ce programme phare de défense européen", avait de son côté réagi Airbus. "Maintenant, un certain nombre d'étapes formelles dans les pays respectifs doivent être franchies afin de permettre une signature rapide du contrat auquel nous devrons nous conformer".

Lancé en 2017, le Système de combat aérien du futur, qui inclut aussi des drones, est censé entrer en service à l'horizon 2040. Fin août 2021, les trois pays concernés, la France, l'Allemagne et l'Espagne, avaient signé un accord prévoyant 3,6 milliards d'euros d'études détaillées pour lancer en 2025 la construction d'un démonstrateur en vol.

Mais les contrats n'avaient pas été passés faute d'accord sur le partage des tâches entre le constructeur français Dassault Aviation et son partenaire principal, Airbus sur le pilier 1 - l'avion de combat proprement dit - dernier des neufs piliers du programme sur lequel achoppaient les discussions entre industriels.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business