Pourquoi les 50 usines les plus émettrices de CO2 de France vont être reçues à l'Elysée

Emmanuel Macron réunit demain les représentants des 50 sites industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre en France afin de les pousser à accélérer leur décarbonation. "A l'occasion de la COP 27 (conférence de l'ONU sur le climat), le président de la République a souhaité que la France marque encore un coup d'accélération sur les enjeux climatiques", expliquait la semaine dernière un conseiller du chef de l'Etat.
Des acteurs de la (pétro)chimie, métallurgie et de la construction
Emmanuel Macron participera lundi à la 27e conférence de l'ONU sur le climat qui va réunir près de 200 pays à Charm el-Cheikh en Egypte du 6 au 18 novembre.
"Si la France a au cours du quinquennat précédent (2017-2022) respecté l'ensemble de ses objectifs avec une réduction en cinq ans d'environ 10% des émissions de gaz à effet de serre, il est temps d'accélérer (..) et de doubler le rythme de réduction dans le quinquennat qui vient", a relevé l'Elysée en rappelant que c'était un engagement de campagne du président Macron.
L'industrie représente 20% des émissions de gaz à effet de serre en France, notamment dans les secteurs de la métallurgie, de la chimie, du verre et du ciment. Les 50 sites dont les dirigeants seront présents mardi à l'Elysée représentent à eux seuls la moitié des émissions de l'industrie et 10% des émissions totales de la France, a indiqué la présidence.
Parmi les groupes représentés, de nombreux acteurs de la chimie et de la pétrochimie comme Air Liquide Hydrogène, Solvay Electrolyse, Total Petrochemicals France ou encore ExxonMobil Chemical France. Figurent également des entreprises spécialisées dans les matériaux de construction telles que Holcim France et Vicat ou affiliées à l'industrie métallurgique comme ArcellorMittal et Aluminium Dunkerque.
Orienter les investissements vers la France
Le chef de l'Etat doit faire un certain nombre d'annonces pour les encourager à réaliser leur décarbonation qui devient un enjeu clé de la concurrence mondiale, a ajouté l'Elysée, là aussi sans davantage de précisions. "On est dans un monde globalisé avec des approches extrêmement agressives de la part d'autres pays qui font que les industriels sont placés dans une certaine forme de tension", a expliqué un conseiller présidentiel, en relevant les moyens déployés par la Chine et les Etats-Unis pour attirer des industriels qui veulent se décarboner.
"Il faut arriver à ce que les investissements se fassent sur nos sites industriels en France, c'est critique à la fois pour l'emploi et la souveraineté" des Etats, a-t-il ajouté, faute de quoi les sites seront "à terme condamnés".
"Ce qu'on cherche avant tout, c'est à la fois à décarboner les sites et aussi leur offrir un avenir industriel", a souligné l'Elysée, en notant qu'ils représentaient 30.000 emplois et en disant chercher "à convaincre leurs dirigeants de se lancer dans des investissements massifs", qui peuvent atteindre des milliards d'euros.