Nouvelles usines: pour Safran, "l'Amérique du Nord a un avantage, c'est indéniable"

Est-il encore possible d'ouvrir des usines en France? Quand la question se pose pour un groupe international comme Safran, le "made in France" n'est pas un argument suffisant.
Rappelons que l'industriel choisit actuellement le lieux d'implantation d'une nouvelle usine dédiée aux freins à carbone utilisés dans l'aéronautique.
"C'est encore possible, la meilleure preuve c'est qu'on a pris la décision d'investir en France dans une nouvelle fonderie à Rennes", explique Olivier Andriès, directeur général de Safran.
Trop forte volatilité
Reste que pour la nouvelle et quatrième usine du groupe pour les freins à carbone, "là la question, c'est le coût de l'énergie qui représente 40% du coût de production. Ce qui va conditionner le choix de la localisation, c'est le prix de l'énergie", souligne-t-il.
"On souhaite un prix de l'électricité compétitif, une électricité décarbonée et une visibilité sur les prix car ce qui s'est passé en Europe, c'est une très forte volatilité des prix. On veut s'en protéger", poursuit Olivier Andriès.
Et en l'espèce, l'Amérique du Nord présente des avantages compétitifs: "on va prendre la décision au premier semestre 2025 suite à des discussions avec EDF, sachant qu'on a déjà des offres très compétitives au Canada et dans le Nord-Ouest des Etats-Unis, avec une électricité qui peut être décarbonée, qui est compétitive et une très bonne visibilité sur cinq à dix ans".
Pour les trois options qui sont aujourd'hui sur la table - Feyzin, près de Lyon en France, au Canada ou dans l'Oregon aux Etats-Unis - "c'est vraiment l'électricité qui fera la différence", a-t-il insisté.
Et d'asséner: "effectivement, aujourd'hui, l'Amérique du Nord a un avantage sur l'Europe, c'est indéniable".