LFI demande le blocage de la vente du Doliprane à un fonds américain

"Barnier arrive, le Doliprane s'en va!". Dans un communiqué publié ce vendredi, Le groupe La France insoumise-NFP appelle à bloquer la cession d'Opella, filiale de Sanofi qui produit et commercialise le Doliprane en France, au fonds américain CD&R. "Au lieu d'arroser Sanofi avec 1 milliard d'euros d'aides publiques, nationalisons Opella pour poser la première pierre d'un pôle public du médicament", indique le groupe.
Le groupe pharmaceutique Sanofi a finalement tranché en annonçant ce vendredi "avoir entamé des négociations avec [le fonds américain] CD&R pour la cession potentielle d'une participation de contrôle de 50% dans Opella, son activité de santé grand public".
Jusqu'ici en lice pour cette acquistion, le fonds d'investissement français PAI a finalement été écarté et ce choix aurait été en partie motivé par une offre plus généreuse de la part de son rival outre-Atlantique, comme l'annonçait BFM Business jeudi.
CD&R aurait proposé 15 milliards d'euros sur la table pour le rachat d'Opella, présente dans 100 pays et comprenant plus d'une centaine de marques, dont le Doliprane, le Dulcolax, la Lysopaïne, ou encore le Maalox. Elle a réalisé un chiffre d'affaires de 5,2 milliards d'euros en 2023.
11.000 emplois menacés
"Une vente à 15 milliards d'euros... et 7 milliards de cadeaux aux actionnaires en perspective! Plus que le déficit annuel de la Sécurité sociale", s'offusque LFI dans ce même communiqué. "Ces gens sablent le champagne en désindustrialisant la France".
Le parti présidé par Jean-Luc Mélenchon pointe ici une "fumisterie totale" de la part d'Emmanuel Macron sur sa stratégie de souveraineté industrielle. Une vigilance depuis les épisodes de tensions sur l'approvisionnement en paracétamol au cours de l'hiver 2022-2023.
"Le médicament le plus consommé dans notre pays serait désormais contrôlé par des spéculateurs, qui ont acheté 200 millions d'euros la complicité de l'actuelle directrice d'Opella et ont recruté un administrateur de Sanofi pour lancer leur opération", est-il précisé.
Les craintes du parti se concentrent sur les garanties de production et la maintien des "11.000" emplois de la filiale sur le sol français. De son côté, le ministre français en charge de l'Industrie Marc Ferracci a évoqué des "engagements demandés" de la part de Sanofi et du futur repreneur visant à garantir le "maintien du siège et des centres de décisions sur le territoire national" et "l'empreinte industrielle française d'Opella".