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Le patron de Servier à propos du Mediator: "Il n'y a pas un jour sans que je ne pense aux victimes"

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Invité sur le plateau de BFM Business, Olivier Laureau est revenu sur l'affaire du Mediator qui a entaché le nom des laboratoires Servier. Son groupe veut désormais se racheter une réputation.

12 ans après le début de l'affaire Mediator, les laboratoires Servier ont clos le chapitre judiciaire de ce scandale en mars 2021 avec une amende de 2,7 millions d'euros et plus de 180 millions d'euros d'indemnisations aux victimes.

"Il n'y a pas un jour sans que je ne pense aux victimes du Mediator" assure ce mercredi le président de Servier, Olivier Laureau, sur le plateau de Good Morning Business, sur BFM Business.

"Les collaborateurs du groupe ont été bouleversés. Ce sont des médecins, des pharmaciens" poursuit-il. "Nous avons tiré des enseignements. Certes, le monde réglementaire a beaucoup évolué ces dernières années mais nous avons encore renforcé toutes nos équipes en règlement de pharmacovigilance."

"Surtout, nous avons confirmé notre mission qui est de dire: il faut investir encore plus pour innover et sauver des patients" indique-t-il. Servier (21.800 collaborateurs et 4,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires) entend donc se concentrer sur la recherche et notamment sur les cancers.

Biotech en devenir

"Nous avons investi sur les trois dernières années plus de 4 milliards d'euros dans le domaine de l'oncologie" indique Olivier Laureau. "Nous avons fait le choix de cibler des cancers rares" dans "le domaine des cancers gastro-intestinaux et le domaine de la leucémie et nous allons nous orienter vers le cancer du cerveau."

Pour cela, le groupe s'appuie à la fois sur la chimie, domaine classique du médicament, mais aussi sur les biotechs, qui apportent de nouvelles technologies pour le médicament. L'année dernière, Servier a acquis l'américain Agios Pharmaceuticals qui propose déjà des molécules prometteuses.

Avant l'affaire du Mediator, Servier était davantage connu pour sa filiale Biogaran, spécialiste du médicament générique.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business